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Marie Messiaen : "La Cour d’appel de Bruxelles compte 15.000 dossiers en attente"

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Par Maud Wilquin

Marie Messiaen, présidente de l’Association syndicale des magistrats, s’exprimait sur le plateau de QR le débat ce mercredi au sujet de la lenteur de la justice. Une lenteur due selon elle aux manques cruels de moyens : "En 2015, il y avait 3.000 magistrats et avocats au Palais de justice de Bruxelles pour réclamer plus de moyens. Nous avons multiplié chaque année les actions. On considère même qu’on touche à l’indépendance de notre justice, parce que quand on vous prive de moyens, vous ne pouvez pas mener l’enquête comme vous le souhaiteriez. Les ordres d’avocats ont obtenu un jugement de condamnation de l’État belge à publier le nombre de places vacantes parce que c’était une décision volontaire de ne pas nommer le nombre de magistrats prévus par la constitution."

Elle ajoute : "Le gouvernement actuel s’est enfin décidé à débloquer des budgets importants mais nous avons atteint un tel recul qu’il faudra encore des années pour récupérer une situation correcte. La Cour d’appel de Bruxelles compte encore 15.000 dossiers en attente en plus de l’input de chaque année. Nous traitons les urgences qui sont les hébergements, rapts d’enfants et criminalité, mais il y a d’autres dossiers qui attendent."

Marie Messiaen : "il y a 15.000 dossiers en attente à la Cour d'appel de Bruxelles"

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Les peines de moins de trois ans seront exécutées

Malgré les délais importants et la justice que certains jugent parfois laxiste, des études prouveraient selon Marie Messiaen que la criminalité baisse dans le pays. "Et les peines à l’inverse sont de plus en plus sévères. La preuve : nos prisons débordent", complète-t-elle. "À partir du 1er décembre, la loi entrera en vigueur et les peines de moins de trois ans seront exécutées."

Dans tous les cas, l’objectif d’une incarcération est de réinsérer les détenus, et de protéger la société en limitant le risque de récidive. "Mais pour cela, il faut un suivi thérapeutique, un accompagnement social et professionnel."

Marie Messiaen : "l'objectif de la prison est de permettre la réinsertion"

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Un suivi souvent complexe à organiser. À la prison d’Ittre par exemple, il faudrait selon la présidente près de deux ans d’attente pour consulter un psychologue extérieur à l’établissement. "Et la prison n’est plus capable d’offrir de psychologue en prison. Il n’y en a pas", déplore-t-elle. "C’est la libération qui incite la personne à vouloir se réinsérer, chercher un travail, un logement et à prendre en charge sa thérapie. Mais s’il va à fond de peine sans avoir de suivi, le détenu sort plus dangereux qu’il ne l’était en entrant."

Marie Messiaen : Il faut accompagner psychologiquement les détenus

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