L’Agence marocaine pour l’Énergie durable (MASEN) et le ministre-président wallon Elio Di Rupo ont lancé officiellement, jeudi à Rabat, un projet-pilote de réduction des émissions CO2 dans l’industrie et le transport, nouveau signe d’un empressement marqué des autorités de Belgique envers la politique d’énergie verte du royaume chérifien.
Le projet SOLHEATAIR, dont le démonstrateur est appelé à voir le jour d’ici moins de 36 mois sur le complexe solaire de Ouarzazate, s’appuie sur un consortium d’entreprises wallonnes et l’expertise marocaine. De l’air, porté à très haute température par des sources d’énergies renouvelables (ici le solaire concentré par des miroirs sur une tour de captation) est appelé à remplacer la combustion gazière dans certaines productions industrielles comme celles de ciment, d’acier ou d’engrais, avec possibilités de stockage via des céramiques ultra-performantes.
L’entreprise John Cockerill (Seraing), déjà connue pour son expertise dans l’électrolyse de l’hydrogène, œuvre ici avec les céramiques de Prayon (Engis) pour le stockage à haute température (1200 °C), les capteurs à fibre optique B-Sens (start-up du giron de l’UMONS) pour le contrôle, ainsi que le centre de recherche INISMA (Mons), formant un consortium wallon labellisé par le pôle de compétitivité Mecatech.
Sur un budget total de 4 millions d’euros, le gouvernement wallon finance à hauteur de 2 millions d’euros, auxquels s’ajoutent les contributions des partenaires wallons (1,6 million d’euros) et marocains (400.000 euros).