Si dans "Bac Nord", elle devient le lieu d’affrontements entre des policiers aux méthodes musclées s’affranchissant des règles et des dealers tenant sous leur coupe les quartiers les plus pauvres, dans "Bonne Mère", Marseille accueille en contrechamp une mère courage affrontant l’incarcération de son fils aux Baumettes, prison dans laquelle Matt Damon dans "Stillwater" retrouve sa fille accusée d’un crime.
"Marseille est à la fois pleine de mystère avec son dédale de rues, multiple, métissée et solaire", indique à l’AFP Katharina Bellan, docteur en cinéma et histoire à l’Université Aix-Marseille.
"C’est un labyrinthe où l’on se cache", propice aux films de gangsters, mais que l’on "peut aussi observer depuis Notre-Dame de la Garde pour prendre de la hauteur. Sans compter cette mer qui offre une échappatoire, un ailleurs", poursuit la chercheuse.
"Populaire et multiculturelle", elle constitue un précieux "laboratoire sociologique" pour les cinéastes.
"Le cinéma conforte les clichés de la ville", met-il en garde, tout en lui "donnant aussi une notoriété".
"Rendre compte d’une ville aussi complexe est un challenge pour les cinéastes, c’est sans doute pour cela qu’ils y retournent souvent plusieurs fois", conclut l’auteur dont le guide publié aux éditions Espaces et signes invite les cinéphiles à découvrir les lieux de tournages et l’envers du décor.