Le 25 juillet 1921, il y a 100 ans, Belgique et Grand-Duché de Luxembourg signaient le traité d’Union Economique Belgo-Luxembourgeoise. Aujourd’hui, dans un lieu symbolique, Martelange, une journée, sous forme de colloque est consacrée à ce centenaire.
Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, le Luxembourg avait des accords douaniers avec l’Allemagne via le Zollverein, la guerre a tout bouleversé et le Luxembourg s’est tourné d’abord vers la France sans succès puis vers la Belgique. Tout s’est progressivement mis en place, a connu son rythme de croisière avant des gros changements dès les années 70.
Franz Clément, chercheur à l’Institut de Recherches économiques Liser à Differdange et organisateur du colloque :"Les choses se sont bien passées. La convention UEBL a été parfois modifiée à la marge mais sans grands changements fondamentaux. Il y a eu un grand acquit, c’est en 1975 que la décision a été prise mais elle fût applicable en 1977, c’est la compensation Martelange. On se rendait compte que tous les commerces qui se trouvaient du côté luxembourgeois de Martelange avaient surtout comme clients des Belges. Evidemment, c’est une taxation qui échappait à la Belgique et on avait négocié alors un premier accord de rétrocession financière du Grand-Duché en direction de la Belgique".
Une compensation pour l’Etat belge jusqu’aux années 2000
"Au début des années 2000, on a revu complètement le système. On a supprimé la compensation Martelange et on l’a remplacée par la fameuse rétrocession fiscale qui vient du Grand-Duché vers la Belgique, précise Franz Clément. Signalons simplement que c’est un accord belgo-belge pour la restitution de cet argent aux communes. Le Grand-Duché ne se préoccupe pas de la répartition aux communes. L’enveloppe part de Luxembourg à Bruxelles qui fait ensuite le partage. Ce fonds de compensation a fortement augmenté. Il s’agit d’une manne providentielle pour les communes belges qui en ont bien besoin pour le moment car on sait que l’impôt des personnes physiques n’est restitué aux communes que lorsque le résident travaille en Belgique. Les frontaliers paient leurs impôts au Grand-Duché, c’est donc de l’argent qui échappe à la Belgique et c’est une manière, en quelque sorte, de compenser les choses".
La Belgique est véritablement un pays privilégié par le Grand-Duché grâce à l’UEBL car cela fait plusieurs années maintenant que l’Allemagne et surtout la France demandent un système de rétrocession fiscale auquel le Luxembourg a toujours dit non, jusqu’à présent. Il ne faut pas non plus oublier que les Belges représentent 25% des frontaliers qui travaillent au Grand-Duché, ce ne sont pas les plus nombreux mais il faut reconnaître qu’il y a entre ces 2 pays des traditions de solidarité, comme les familles royales qui sont très liées, qui n’existent pas avec l’Allemagne et la France.