Coupe du Monde 2022

Martinez, Tite… Depuis le début de la Coupe du monde, huit coachs ont quitté leur sélection

Six entraîneurs ont quitté leur sélection après le Mondial.

© AFP

Alors qu’on se rapproche à grands pas de la fin de la Coupe du monde et qu’il ne reste que quatre équipes encore en lice, l’heure est déjà au bilan au sein des Fédérations éliminées.

Qui dit fin de Coupe du monde, dit (souvent) début d’une nouvelle ère. Et donc parfois de restructuration, à commencer par le coach. Car le temps d'attente est long avant la Coupe du monde et plusieurs sélectionneurs n'ont pas la patience d'attendre près de quatre ans avant le prochain Mondial. Entre démissions et déceptions, retour sur les huit coachs qui ont quitté leur poste à l’issue de cette Coupe du monde.

Belgique : Roberto Martinez, la fin d’une ère

Cette Coupe du monde ne restera certainement pas parmi les plus beaux souvenirs des Diables rouges. Sortie dès les phases de poules, cette édition est pointée par de nombreux observateurs comme la fin de la génération dorée.

Une génération dorée emmenée depuis 2016 par Roberto Martinez, qui a confirmé son départ au terme de l’élimination face à la Croatie. En fin de contrat, le tacticien espagnol a cependant avoué que son intention était, quoi qu’il arrive, de ne pas renouveler son contrat à l’issue du Mondial. Un départ qui a été suivi quelques jours plus tard par l’annonce de la retraite internationale du capitaine de cette génération, Eden Hazard.

A l’heure où on vous écrit ces lignes, la Belgique n’a pas encore désigné son successeur.

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Brésil : Tité, une élimination surprise mais un départ attendu

Celle-là, (presque) personne ne l’avait vue venir. Favoris avant le début du Mondial et encore plus candidats depuis leurs démonstrations contre la Corée du Sud, les Brésiliens ont pris la porte à la surprise générale. Emmenée en prolongation face à une solide équipe croate, la Seleção avait fait le plus dur en ouvrant le score via un chef-d’œuvre de Neymar avant d’encaisser en fin de match et s’incliner lors des tirs au but.

Une deuxième élimination consécutive au stade des quarts de finale après la démonstration belge de 2018. Ce top 8 est véritablement devenu le plafond de verre des quintuples champions du monde, qui se sont inclinés à ce stade du Mondial pour la quatrième fois depuis leur sacre en 2002.

Mais la démission de Tite n’est pas une surprise. Celui qui a remporté la Copa America 2019 et s’est incliné face à l’Argentine en finale deux ans plus tard avait déjà prévenu en février dernier que cette Coupe du monde serait son dernier rendez-vous à la tête du Brésil. Un Brésil que l’homme de 61 ans coachait depuis 2016. "Toutes les défaites sont douloureuses, surtout quand cela met fin à un objectif que vous avez depuis quatre ans. C’est la fin d’un cycle", disait-il après la défaite.

Croatie - Brésil

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Espagne : Luis Enrique n’aura pas réussi à faire oublier Del Bosque

Qu’elle est loin, cette Espagne flamboyante de Vicente Del Bosque, dont les interprètes n’étaient autres que Xavi, Andrés Iniesta, Carles Puyol ou encore David Villa.

Si elle a, par moments, réussi à afficher un beau football, notamment lors de sa promenade face au Costa Rica, elle peine considérablement à retrouver de la régularité en Coupe du monde.

Pourtant, la Roja avait de quoi être ambitieuse cette année. Après un bel Euro (défaite en demi-finale face à l’Italie) et vaincue en finale de la Ligue des Nations, la génération portée par ses jeunes talents Gavi, Pedri ou Dani Olmo faisait largement partie des favoris à l’entame de la compétition.

Menée par un expérimenté Luis Enrique, la sélection ibérique voyait pourtant son rêve s’arrêter en huitièmes de finale, battue au terme des tirs au but par une héroïque équipe marocaine.

C’est bien simple, depuis son sacre en 2010, l’Espagne n’a plus gagné le moindre match à élimination directe (sortie en phase de poules en 2014, et battue en huitièmes de finale en 2018 et 2022). Une élimination surprise et fatale pour l’ancien coach du Barça, qui aura été démis de ses fonctions lors du retour à Madrid. Il a d’ailleurs été remplacé dans la foulée par Luis De la Fuente.

 

Pays-Bas : Louis Van Gaal, un troisième mandat au goût amer

Van Gaal n’est plus l’entraîneur des Pays-Bas.
Van Gaal n’est plus l’entraîneur des Pays-Bas. © AFP or licensors

Offrir la première étoile de l’Histoire des Pays-Bas. Tel était le rêve et surtout la mission que s’était mise en tête Louis Van Gaal au moment de reprendre la tête de son équipe nationale en août 2021, l’ancien coach de Manchester United est, pour la deuxième fois de sa carrière, sorti après une séance de tirs au but face à l’Argentine.

Mais si les Oranje ont réalisé un parcours honorable et montré une réelle efficacité devant le but adverse, ils n’ont pas conquis la planète football comme ils le faisaient jadis. La faute au pragmatisme de l’entraîneur de 61 ans, qui n'a pourtant pas perdu le moindre match lors de son troisième mandat.

Si une défaite en quarts de finale face à l’Argentine de Leo Messi ne peut pas être considérée comme un échec, Van Gaal a tout de même fait un pas de côté après la rencontre. Un départ toutefois annoncé et attendu puisqu’il sera remplacé par un autre coach néerlandais et expérimenté : Ronald Koeman.

Mexique : Tata Martino, une histoire de désamour qui prend fin

Tata Martino a démissionné de son poste de sélectionneur du Mexique.
Tata Martino a démissionné de son poste de sélectionneur du Mexique. © AFP

C’était le rêve de toute une nation : enfin passer le cap des huitièmes de finale, le Mexique ayant été sorti aux portes du top 8 à sept éditions consécutives.

Cette édition 2022 de la Coupe du monde aura finalement été un cauchemar pour el Tri, et ça, les compatriotes de Memo Ochoa tiennent un seul homme pour responsable : Tata Martino.

L’ancien coach du Barça et de l’Argentine a pris les rênes de l’équipe en 2018, après le Mondial russe. Mais après des débuts encourageants, le supporter de Newell’s Old Boys commencer rapidement à susciter le scepticisme de l’autre côté de l’Atlantique après plusieurs choix polémiques. Le principal intéressé avouant même qu’il "ne se sent pas comme l’ennemi public, mais comme l’ennemi public numéro un".

C’est donc sans surprise qu’il quitte la tête de sa sélection après avoir été éliminé au premier tour dans un groupe composé de l’Argentine, de l’Arabie saoudite et de la Pologne.

Corée du Sud : Paulo Bento, une sortie par la grande porte

Paulo Bento a emmené la Corée du Sud en huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Paulo Bento a emmené la Corée du Sud en huitièmes de finale de la Coupe du monde. © AFP

En poste depuis 2018, Paulo Bento a écrit une des plus belles pages du football sud-coréen durant cette édition de la Coupe du monde.

Qualifiés pour les huitièmes de finale au terme d’un scenario fou en venant à bout du Portugal dans le temps additionnel, les Asiatiques ont ensuite été largement dominés par le Brésil au stade des huitièmes de finale.

Là aussi, la décision était mûrement réfléchie. "J’ai pris cette décision dès le mois de septembre, elle est gravée dans le marbre. Je remercie la fédération et les joueurs pour tout ce qu’ils ont fait pour moi", argumentait le Portugais de 53 ans.

Ghana : Otto Addo, un nouveau départ attendu

Là aussi, pas de surprise. S’il n’a pas réussi à emmener son Ghana jusqu’en huitièmes de finale, Otto Addo aurait, quoi qu’il arrive, quitté le navire à l’issue du Mondial.

Puisque le coach de 47 ans voit simplement son avenir dans le Vieux Continent. "Il était clair que j’arrêterais après la Coupe du monde. Ma famille et moi voyons notre avenir en Allemagne. J’aime mon rôle à Dortmund (il s’occupe des espoirs, NDLR). Même si nous avions été champions du monde, cela aurait été la fin. C’est une décision pour la famille".

Le sélectionneur avait pris la tête du pays africain en février dernier avec l’autorisation du club de Thomas Meunier.

Iran : Carlos Queiroz démissionne après un beau Mondial

L’Iran aurait pu être la belle surprise de cette Coupe du monde. Sortis après une courte défaite contre les Etats-Unis en phase de poule, les Iraniens ont tout de même montré de très belles choses, notamment en s’imposant contre le pays de Galles.

Menés par l’expérimenté Carlos Queiroz, les Asiatiques sont désormais orphelins de leur coach de 69 ans, qui a démissionné à l’issue du Mondial. "C’était un honneur et un privilège de faire partie de cette famille du football. Je crois que vous méritez tout le respect pour la légitimité que vous avez donnée à votre pays et aux supporters de football. Je vous souhaite à tous bonheur, paix, succès et santé."

Southgate et Santos, le doute plane sur leur avenir

L’Angleterre est encore sous le choc. Quelques jours après leur élimination contre la France, les Three Lions doivent rapidement se tourner vers l’avenir, à un an et demi de l’Euro. Mais une question fait couler beaucoup d’encre de l’autre côté de la Manche : Gareth Southgate, stop ou encore ? Souvent critiqué depuis son arrivée à la tête de la sélection en 2016, le coach de 52 ans a pourtant réalisé un beau Mondial et montré de très belles choses contre la France mais son avenir est encore très flou selon la presse locale.

Même son de cloche au Portugal. Le coach champion d’Europe en 2016, Fernando Santos, n’est pas du tout sûr de poursuivre l’aventure, alors que les Lusitaniens ont été éliminés au stade des quarts de finale par le Maroc. Le coach de 68 ans ne fait plus l’unanimité et la relégation de Cristiano Ronaldo sur le banc pourrait le pousser vers la sortie.

En Equateur, Gustavo Alfaro a également laissé planer le doute quant à son avenir. Sorti en phase de poules, l’Equateur a pourtant montré de très belles choses, notamment contre le Qatar et les Pays-Bas, qu’ils ont réussi à accrocher.

Quatre entraîneurs encore en lice

Deschamps, stop ou encore ?
Deschamps, stop ou encore ? © AFP

Si la France n’a qu’un objectif en tête, à savoir broder une troisième étoile sur son maillot, elle commence déjà à préparer son avenir. Avec ou sans Didier Deschamps ? En fin de contrat à la fin de l’année, celui qui est en place depuis 2012 n’a pas encore confirmé s’il continuerait ou pas. Ce qui est sûr, c’est que Noël Le Graët fera le nécessaire pour garder son sélectionneur, comme il l’a confié à nos confrères de l’Equipe. "J’espère qu’il dira oui".

Même son de cloche en Argentine. Lionel Scaloni, champion d’Amérique en 2021 et sélectionneur le plus jeune de la compétition, a emmené l’Albiceleste jusqu’au dernier carré. Si tout porte à croire qu’il prolongera l’aventure dans un pays où il fait l’unanimité, l’ancien assistant de Jorge Sampaoli n’a pas encore officialisé qu’il continuerait à l’issue du Mondial.

Quant aux deux surprises du Mondial, Zlatko Dalic (Croatie) et Walid Regragui, ils devraient, sauf surprise poursuivre l’aventure après un Mondial d’ores et déjà réussi.

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