Masque, ventilation, distance : ces gestes qui font diminuer les contaminations au coronavirus

Face à l’augmentation des cas de Covid19, les gestes barrières restent une protection contre le virus.

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Par Clémence Dath

Les cas de Covid19 remontent ces derniers jours. Le Codeco s’apprête à resserrer la vis sur certains aspects, dont des gestes barrières. " On doit garder les gestes barrières, assure Nathan Clumeck, professeur en maladies infectieuses à l’ULB et au CHU Saint-Pierre. Il n’est pas marqué sur le front des gens qu’ils sont vaccinés ou pas ! Avec le temps, la protection du vaccin diminue, encore plus vite si on est une personne âgée ou qu’on a des facteurs de risque. "

" Il faut être raisonnable. Je n’aime pas ça, mais il faut le faire ", raconte une passante au micro de la RTBF.

Le port du masque

Le port du masque reste le geste barrière le plus efficace contre le Covid19. Si deux personnes, dont l’une est infectée, ne portent pas le masque, il est probable que la personne non infectée attrape le virus.


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Par contre, " si les deux personnes portent un masque, aussi bien la personne infectée que la personne non infectée, le risque de transmission sera réduit d’un facteur 100, soit 100 fois moins ", rappelle Nicolas Van Larebeke-Arschodt, épidémiologiste moléculaire à la VUB et à l’Université de Gand.

Le port correct de masques FFP2 protège de façon presque absolue de l’infection par le Covid, précise-t-il, rappelant une étude effectuée à Wuhan, berceau de l’épidémie, où 600 membres du personnel soignant, avec masques FFP2 et protections vestimentaires adéquates, ont passé 30 heures par semaine avec des patients infectés. Deux mois plus tard, aucun d’eux n’avait été atteint.

Le masque est l’une des meilleures protections contre le Covid19, encore faut-il le porter convenablement.
Le masque est l’une des meilleures protections contre le Covid19, encore faut-il le porter convenablement. © Damien Hendrichs

Mais ça ne fonctionne que quand le masque, et surtout un masque de qualité chirurgicale qui a une capacité de filtration de plus de 90% , est bien porté. Le masque sera beaucoup moins efficace " s’il n’est pas bien collé et qu’il y a des trous sur les côtés ou des espaces et que l’air peut rentrer sur ces côtés ou au-dessus du nez ", insiste le professeur en maladies infectieuses au CHU Saint-Pierre qui pondère aussi l’utilisation du masque. " Si on est chez soi, à la maison, que tout le monde est vacciné et que tout le monde va bien, il ne faut pas le masque évidemment, explique-t-il. C’est surtout dans des endroits clos, dans une pièce avec des personnes inconnues et qu’on ne porte pas le masque parce qu’on mange ou qu’on boit, qu’il faut faire attention ! "

La ventilation

Un autre moyen de protection très efficace : la ventilation. On sait maintenant que le virus est présent dans des microgouttes. Elles peuvent se disperser sur plusieurs mètres et elles restent suspendues dans l’air pendant des heures. Même à distance d’une personne infectée, on peut donc respirer ces microparticules.

" La ventilation va diluer le virus, le disperser, le faire sortir de la pièce ", précise Nathan Clumeck. Il existe d’ailleurs des appareils de ventilation et de stérilisation qui vont permettre de chasser ou retenir les particules virales.


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Pourtant non obligatoires en Belgique, certains commerces se sont dotés de détecteurs de C02. Eric Hair Style, coiffeur à Bruxelles, a investi dans un capteur. " Lorsqu’il passe à l’orange, on ouvre les portes, on ventile. Dès que ça passe au vert, on ferme les portes ou on ventile un peu moins ".

Ces capteurs permettent de calculer le taux de C02 dans l’air qui ne doit idéalement pas dépasser les 900 ppm et en aucun cas les 1200 ppm ", rappelle le site info-coronavirus.be. " Le C02 est une sorte de témoin que la ventilation n’a pas été suffisante pour réduire la concentration de particules virales dans l’air ", note l’épidémiologiste moléculaire.

L’aération reste donc l’un des éléments essentiels pour éviter d’être contaminé, mais tout dépend de l’endroit. On ne doit pas ventiler un lieu clos avec des personnes inconnues de la même manière que sa maison. " Au domicile, on sait qui vient chez soi, avec qui on vit, qui est vacciné ou pas ", estime Nathan Clumeck. Cela dit, la ventilation reste une question de santé publique. Virus ou pas, aérer sa maison est important. " Si on laisse ouvert une fenêtre d’un côté d’une pièce, en moyenne, en une heure, c’est comme si l’ensemble de l’air de la pièce est renouvelé dix fois, détaille Nicolas Van Larebeke-Arschodt.


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Mais faut-il pour autant rendre obligatoire ces détecteurs et ces appareils de ventilation ? Cela a un coût et qui va le prendre en charge ? " Ça doit faire l’objet d’une réflexion globale, affirme Nathan Clumeck. Ce qu’on fera avec le SARS-CoV2, ce sera utile avec la pollution. C’est une approche de santé publique à laquelle il faut réfléchir ! "

La distanciation sociale et le lavage des mains

" L’objectif est de réduire les possibilités de contact entre les personnes qui ont été infectées et les autres, et ainsi de minimiser la propagation de la maladie ", rappelle un document du SPF Emploi. Et ça marche, plus on est loin d’une personne infectée, moins le risque d’être contaminé est important. " En particulier si la personne en face de vous ne porte pas le masque. Dans un restaurant par exemple, la distanciation entre les tables est importante ", surenchérit le Professeur Nathan Clumeck.

Un bon lavage des mains doit prendre entre 40 et 60 secondes.
Un bon lavage des mains doit prendre entre 40 et 60 secondes. © Sciensano

Il y a aussi le lavage des mains qui est devenu une habitude chez nous. Pourtant, en 2019, avant l’arrivée du Covid19 donc, le Belge n’était pas le roi de l’hygiène. Seuls 60% des répondants à une enquête, menée dans 63 pays, indiquaient se laver les mains. Une habitude qui a probablement évolué, même si "les mains ne sont pas un mode de transmission essentiel pour le SARS-CoV2, mais c’est une bonne habitude de santé publique", se réjouit l'expert.

Car outre le Covid19, le lavage des mains est essentiel pour éviter d’attraper la grippe ou les maladies diarrhéiques.


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Quelques explications supplémentaires dans notre JT de la mi-journée :

Codeco : comment éviter une quatrième vague ?

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