Plusieurs acteurs des soins de santé en province de Hainaut déplorent le refus de créer un master de médecine à l'Université de Mons (UMons), font-ils savoir mercredi dans une lettre adressée à la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR). Pour eux, il s'agit d'une décision "non fondée sur des preuves scientifiques" alors que ce master aurait un "impact direct sur l'accès et la qualité des soins de santé dans une région qui en a besoin".
"En comparaison à la moyenne nationale, l'espérance de vie en Hainaut est plus courte de trois ans pour les hommes et de 18 mois pour les femmes. Le taux de mortalité en Hainaut est 5% supérieur par rapport à la moyenne wallonne et 17% supérieur par rapport à la moyenne belge", rapportent d'emblée les différents signataires de la missive, parmi lesquels les centres hospitaliers EpiCURA, HELORA et CHwapi, ainsi que l'Intercommunale de santé publique du pays de Charleroi (ISPPC).
Ceux-ci poursuivent en mettant en exergue le nombre de médecins généralistes en Hainaut (un pour 1.058 âmes), par rapport à la moyenne dans le sud du pays (un pour 992 habitants), tout en regrettant le nombre "guère meilleur" de spécialistes: un pour 381 Wallons contre un pour 548 Hennuyers. Dès lors, pour les auteurs de la lettre, face au manque actuel de médecins en fédération Wallonie-Bruxelles, dû au numérus clausus fédéral et aux étudiants qui ne reviennent pas exercer dans le Hainaut une fois diplômés, l'instauration d'un master en médecine "parait évidente pour l'amélioration de l'offre de soins et la santé des citoyens".