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Master en médecine à l’UMons : un ministre, "c’est quelqu’un qui est capable de faire des compromis", juge Valérie Glatigny

L'invitée: Valérie GLATIGNY, Ministre de l'Enseignement supérieur

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Après des semaines de saga politique, le gouvernement est parvenu à un accord sur le dossier master en médecine à l’UMons. Au cœur de la polémique, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR). Invitée de Matin Première, elle revient sur cet accord, et sur ce que traduit cette crise.

Un des points de l’accord, c’est qu’il n’y aura pas de financement complémentaire pour les étudiants du master en médecine à l’UMons. Il y aura un financement du master, mais pas de différentiel pour l’université de Mons. "Il n’y aura pas de surfinancement", rectifie Valérie Glatigny. "On assure l’équité entre les étudiants qui font médecine dans les différents établissements. Donc un étudiant vaut un étudiant."

"Au passage aussi, on a garanti qu’il n’y aura pas de nouvel hôpital universitaire, même si ce n’était pas dans la demande. On sait qu’il vaut mieux regrouper les étudiants qui font leur stage dans de grands centres car ils doivent avoir accès à un grand nombre de patients et voir un grand nombre de pathologies durant leur formation."

Autre point : le système d’octroi de nouvelles formations a été revu. "On sait que c’était un système vicié parce qu’il y avait une forme de chasse à l’étudiant, une course à l’ouverture de nouvelles formations." En effet, le financement dépend du nombre d’étudiants… les universités ont donc tout intérêt à proposer un catalogue le plus vaste possible. "Le refinancement actuel doit servir à augmenter la qualité des apprentissages et pas à une dispersion l’offre sur tout le territoire. Surtout quand elle existe à 50 kilomètres par exemple."

Un des points de l’accord c’est donc une réforme de ces points d’habilitation. Parce que pour l’instant, c’est en partie de la politique qui décide ce que l’on ouvre comme filière universitaire en Belgique. "On sait qu’il y a une concertation au sein de l’Ares – l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur. Mais c’est vrai que les établissements sont un peu juge et partie : ce sont eux qui remettent un avis qui est ensuite sur la table du ou de la ministre", explique Valérie Glatigny.

"On a donc voulu revoir ce système en augmentant par exemple les avis, en décidant aussi que lorsqu’on ouvre une nouvelle formation, on en ferme une autre… Et puis on a souhaité mettre l’accent sur la responsabilisation des établissements, leur demandant que quand ils ouvrent une nouvelle formation, elle ne soit pas financée pendant trois ans pour réfléchir vraiment à l’utilité de cette formation. Et assurer à chaque fois la qualité de celle-ci."

Je pense qu’être ministre n’est pas un métier, c’est une mission

Ce dossier a fait vaciller la coalition, on a été très loin dans les tensions politiques entre partenaires – le PS et le MR en particulier. Comment la ministre au cœur du dossier a-t-elle vécu la gestion du dossier ? Si Valérie Glatigny admet avoir pensé à la démission, elle s’est aussi dite "très sereine parce que je pense qu’être ministre n’est pas un métier, c’est une mission. Cela veut dire qu’il y a un début, il y a une fin. Et il faut savoir pourquoi on accepte d’endosser cette mission. Et pour moi, il y a un point clé de mon ministère : je suis ministre pour toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et la gestion des deniers publics est importante pour moi."

"C’est quoi un ministre ? C’est quelqu’un qui est capable de faire des compromis. Et qui est capable de respecter son adversaire et de se dire que la personne avec laquelle on négocie doit aussi sortir avec quelque chose de la négociation."

Un métier en pénurie

Et quid de la pénurie de médecin ? "On est très clair quant au fait qu’on a déjà une très grande réussite avec 250 médecins en plus. Mais c’est vrai qu’il faut trouver les bonnes solutions à un vrai problème. Et ici faire glisser quelques étudiants qui étaient formés ailleurs vers un autre endroit pour leur master ne me semble pas la solution la plus opportune", réagit le ministre de l’Enseignement supérieur.

Parmi les solutions, la ministre évoque la commission de planification de l’offre médicale en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi les incitants à l’installation dans des zones en pénurie "parce qu’on peut encore diplômer 100 fois plus de médecins, nous n’avons pas la garantie qu’ils iront s’installer dans des zones en pénurie", conclut la ministre.

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