Roland Duchâtelet avait déposé, à Hasselt et à Bruxelles, une première plainte en 2018 et en 2019, juste après l’éclatement du scandale du "footgate". Elle n’avait été guère prise au sérieux, il faut bien le dire. Quelques questions d’enquêteurs limbourgeois, rien de plus. Aujourd’hui, après la diffusion du documentaire "Le milieu du terrain" et le fameux réquisitoire avec les 56 noms du Parquet Fédéral dans l’opération Mains propres, Roland Duchâtelet estime que le moment est propice puisque, selon lui, "la parole s’est libérée, les langues se délient et de nouveaux éléments de preuves sont apparus. Dans le climat actuel, je comprendrais d’ailleurs assez difficilement que l’Union Belge et la Pro League ne se portent pas également partie civile dans ce dossier puisque la compétition qu’elles organisent, ou chapeautent, a été falsifiée".
"J’attends aussi que la justice fasse son travail car la falsification de matchs, la corruption, c’est la pire facette du football. Elle touche bien plus les supporters que les histoires d’argent dans les clubs avec des fraudes fiscales…"
Rappelons que, pour les instances disciplinaires du football belge, la prescription disciplinaire des faits intervient huit ans après les faits délictueux. Cela figure dans le règlement de l’Union Belge de football. C’est-à-dire le 30 juin prochain. Donc le temps presse de ce point de vue réglementaire mais non pénal cette fois. Anderlecht risquerait-il de perdre son titre le cas échéant, si l’enquête devait démontrer la falsification des matchs ? C’est probable. Risquerait-il une rétrogradation ? Oui, car c’est la sanction prévue par les textes de l’Union belge. Mais le fait que la direction du club bruxellois a changé entre-temps pourrait être vu comme une circonstance atténuante. Enfin, la justice ira-t-elle jusqu’au bout dans cette affaire qui pourrait bien constituer le plus gros scandale de l’histoire du football belge ?
La balle est dans le camp du juge d’instruction. Roland Duchâtelet et son entourage semblent disposer d’autres preuves et de témoignages qui pourraient mettre en cause d’autres personnes et faire avancer l’enquête de manière très significative. La suite au prochain épisode...
Contactés par nos soins, les différents protagonistes de ce dossier n'ont pas souhaité réagir. À l'exception du Sporting d'Anderlecht qui "précise qu'il a déjà porté plainte contre X pour ces mêmes faits il y a quelques mois. Ce qui démontre bien que c'est l'ancienne direction qui est visée et non le club avec sa direction actuelle."