Matériel détruit, indemnisations plafonnées… A Eupen, la difficile reprise d’une entreprise centenaire sinistrée par les inondations

La Câblerie d’Eupen

© RTBF

Les inondations qui ont frappé une bonne partie du pays les 14 et 15 juillet 2021 ont causé de nombreux dégâts à la Câblerie d’Eupen (Kabelwerk Eupen), une entreprise centenaire qui occupe un site de 30 hectares en bord de Vesdre et qui fabrique des câbles, des tuyaux et des mousses en polyuréthane pour l’industrie. Elle emploie 850 travailleurs.

L’eau a envahi le site de la division câbles et mousses, sur une hauteur qui atteignait jusqu’à 2,5 mètres. Les bureaux ont été détruits, l’électricité et le chauffage ont été coupés. Du jour au lendemain toute production est devenue impossible. La Câblerie d’Eupen ne pouvait vendre que les marchandises qu’elle avait stockées en dehors d’Eupen. Deux tiers des 850 travailleurs ont été mis au chômage pour force majeure. Les autres se sont chargés de déblayer le site des déchets et débris.


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Avant les inondations du mois de juillet, le carnet de commandes de l’entreprise était plein et elle souhaitait engager de nouveaux collaborateurs. Mais deux mois plus tard le secrétaire général de la Câblerie d’Eupen Hermann Bernrath indique que tout est toujours "quasiment à l’arrêt". Si les bâtiments ne présentent pas de danger du point de vue de la stabilité, des murs sont endommagés et une grande partie du mobilier est détruit : écrans d’ordinateur, documents, archives. En ce qui concerne les machines, les moteurs et installations électriques et électroniques, ils sont progressivement nettoyés et testés.

Le département tubes a repris le travail en septembre, celui de haute fréquence doit suivre. Mais "le marché est difficile", explique-t-il : aux difficultés de la reprise de l’activité s’ajoutent des problèmes d’approvisionnement en matières premières et en pièces électroniques. Les autres activités ne reprendront qu’à la fin de l’année 2021, ou au printemps 2022.

La Câblerie d’Eupen en bord de Vesdre
La Câblerie d’Eupen en bord de Vesdre © RTBF

"Nous aurons besoin de l'aide de la Région wallonne"

Concernant les démarches d’indemnisation, Hermann Bernrath explique que les interventions des compagnies d’assurances en cas de catastrophe naturelle sont plafonnées pour les entreprises : "Si nous avions eu un incendie nous aurions été indemnisés de façon beaucoup plus importante. A cause de ce plafonnement nous ne serons pas capables de reconstruire le site. Nous aurons besoin d’aide de la Région wallonne, et nous devrons aussi faire appel des crédits pour financer toutes les réparations et tous les investissements qui seront nécessaires".

La Câblerie d’Eupen pourrait-elle déménager ses activités à l’avenir dans un lieu moins sensible aux inondations ? Ce qui est primordial désormais c’est de "revenir très vite sur le marché" afin de garder sa clientèle existence, explique Hermann Bernrath. Avant d’être utilisé par la câblerie, le site d’Eupen était occupé par des industries lainières. Si la câblerie, qui utilise des machines très pesantes et très volumineuses, devait déménager, cela prendrait des années.

Les traces des inondations des 14-15 juillet sont encore très visibles deux mois plus tard.

Ce mur a été détruit par un container pesant plusieurs tonnes emmené par les eaux de la Vesdre
Ce mur a été détruit par un container pesant plusieurs tonnes emmené par les eaux de la Vesdre © RTBF
Des équipes sont chargées de nettoyer ces machines électriques qui ont été envahies par les eaux.
Des équipes sont chargées de nettoyer ces machines électriques qui ont été envahies par les eaux. © RTBF
Cet entrepôt a été totalement inondé le 15 juillet
L’eau a envahi ce bâtiment jusqu’à une hauteur de 2,50 mètres
Ce coffre-fort a été renversé par les eaux
Les gravats ont été entreposés sur ce terrain
La câblerie dispose de son propre service d’incendie

Le dédale des problèmes administratifs

Pour les entrepreneurs et commerçants sinistrés en juillet, les problèmes sont loin d'être terminés. Pour les aider, des conteneurs sont mis à leur disposition par la Région wallonne. Il y a aussi un numéro de téléphone pour les tracasseries administratives, c'est le 1890. Il faut dire que, dans le dédale de procédures, il y a moyen de se perdre.

Voyez ces rencontres signées Vincent Brasseur et Nora Khaleefeh.

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