Jupiler Pro League

Mathias Fixelles (Westerlo) sur le Gril : "J'aurais aussi ma place dans l'Union Saint-Gilloise actuelle"

Sur le Gril

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Par Erik Libois

En plein sprint final pour les Play-Offs, il incarne la véritable révélation de la saison, le promu Westerlo. Il évoque Nacer Chadli, son départ amer de l'Union Saint-Gilloise, Gennaro Gattuso, la polyvalence, Radja Nainggolan, les buvettes du foot d'en bas, Stromae, la mascotte du Kuipje et Deniz Undav. Mais aussi la pression, Felice Mazzu, les "animaux de l'USG", Jonas De Roeck, le scouting dans les divisions inférieures, Maxim Decuyper, son transfert avorté à Hull City et Sofian Kiyine. Et bien sûr... Jef Delen. Mathias Fixelles (Westerlo) passe "Sur Le Gril".

C’est mon petit rituel, le café du matin... Et aussi avant chaque match : au vestiaire, les autres écoutent leur musique, moi c’est mon café… " Mathias Fixelles nous accueille dans une boulangerie artisanale de Silly, sa région dans le grand Enghien. Jour de congé, survêt relax vert pomme… et le teckel de la patronne qui fait ses allées-venus dans la pièce : le médian de Westerlo n’a pas quitté sa région du Pays des Collines. Chaque jour, il fait le trajet vers la Campine en compagnie de son équipier Pietro Perdichizzi, déjà fréquenté à l’Union St-Gilloise.

On est très lié avec Pietro, on discute de l’actualité ensemble en voiture " sirote Mathias Fixelles. " On forme un bon trio au club avec Nacer Chadli dont je suis devenu très proche aussi. Quand Nacer est arrivé en début de saison, j’ai découvert un top-footballeur doublé d’une superbe personne. Westerlo vit des semaines intenses pour l’instant : les places en play-offs sont en train de se jouer, on a un programme copieux (NDLA : Anderlecht ce dimanche et le Club Bruges le samedi suivant), et avec notre défaite contre Charleroi la semaine passée, les choses se corsent un peu. Pour le Top 4, des clubs comme Gand et Bruges sont mieux placés que nous et on veut surtout sécuriser notre place dans le top 8. Mais on joue sans pression : on a fait une superbe saison, on produit du bon foot, notre stade est régulièrement rempli. On vient de D1B, on visait le maintien… et là, on enchaîne des matches extraordinaires et on s’est fait connaître de toute la Belgique. Comment voulez-vous qu’on ait de la pression ? On a tout à gagner… même si c’est vrai qu’échouer au port et se retrouver en vacances après la phase classique serait décevant au vu du travail acharné effectué à l’entraînement. Mais pas de stress : comme joueur de foot, on n’a pas à se plaindre, on fait ce qu’on adore. Il y a beaucoup de gens qui ont de bien plus grands problèmes que nous… " (sic)

" On achète à l'étranger alors que la Belgique regorge de talent... "
" On achète à l'étranger alors que la Belgique regorge de talent... " © BELGA

" On achète à l'étranger alors que la Belgique regorge de talent... "

Arrivé en D1A à seulement 25 ans (à Courtrai) après avoir écumé les séries inférieures (Woluwé-Zaventem et… l’Union Saint-Gilloise 5 ans en D2 et en D3), Fixelles se découvre un talent de médian tout-terrain, grand consommateur de kilomètres.

J’ai été formé comme ailier droit, puis j’ai été reconverti comme milieu. Je suis assez polyvalent et plutôt un joueur de collectif : je mets mon énergie et mon agressivité au service de l’équipe, sans spécialement demander la lumière (sic). Quand j’étais petit, j’admirais Cristiano Ronaldo mais comme médian, je regardais surtout Andrea Pirlo et Andres Iniesta. Au final, je joue plutôt dans le style de Radja Nainggolan et Gennaro Gattuso. Hargneux, quoi ! (sourire) Arriver en D1 à 25 ans, c’est savoir qu’on atteint ses plus belles années. J’aurais pu signer pro plus tôt, mais j’ai été freiné par la malchance et des blessures. Mais il ne faut pas sous-estimer la D1B non plus : on y trouve beaucoup de qualité et le jeu y est aussi valable qu’en D1A. Mais la D1A, c’est plus motivant et plus intense, j’avoue ! (clin d’œil) Il y a beaucoup de talent dans les divisions inférieures, l’exemple de l’Union est là pour le prouver car l’équipe a peu changé depuis 2-3 ans. Et certains joueurs comme Deniz Undav, le meilleur attaquant que j’ai côtoyé dans ma carrière, le montrent aujourd’hui en Premier League. Quand Undav est arrivé le premier jour à l’Union, on était en team-building à Spa, on se demandait si c’était vraiment lui le phénomène qu’on nous annonçait… Il était petit et lent… Après quelques entraînements, on avait compris… Faïz Selemani est aussi un fameux joueur. Mais le meilleur pour moi, c’était Abdelrafik Gérard, un Français gaucher qui était aussi à l’Union : il savait tout faire, mais il a été massacré (sic) par les blessures… Mais les clubs belges ne prennent pas la peine d’aller voir plus bas : ils préfèrent acheter cher à l’étranger ce qui existe dans leur propre vivier… (sic) Une question de culture sans doute. "

"Maxim De Cuyper a de meilleures stats que la moitié des avants de Belgique"
"Maxim De Cuyper a de meilleures stats que la moitié des avants de Belgique" © BELGA

"Jonas De Roeck nous prédit ce qui va se passer"

C’est la recette aussi de Westerlo : un football offensif construit par un jeune coach aux idées claires, et composé de talents méconnus.

Jonas De Roeck est vraiment un grand coach en devenir : son discours est très clair, il réussit à sublimer nos qualités (sic) et ses prévisions se vérifient en match… ce qui augmente chaque semaine notre confiance ! Le staff fait un gros travail tactique : la gestion des espaces, le pressing, les décalages, les sorties de balles, les lignes de courses, rien n’est laissé au hasard. Et Westerlo veut encore grandir : les dirigeants sont ambitieux, un nouveau centre d’entraînement est en chantier et on veut jouer l’Europe. Je ne suis pas surpris qu’on soit là où on est… même si j’avoue que vous m’auriez dit ça en début de saison, j’aurais eu mes doutes (sourire). Des joueurs se sont révélés, comme Maxim De Cuyper, un back gauche dont les stats sont meilleures que la moitié des avants de Belgique (sic), ou encore Brian Reynolds, une vraie machine de guerre (sic). Et je n’oublie pas notre buteur Lyle Foster, parti cet hiver à Burnley. Le souci, c’est que Maxim et Brian sont en prêt et partiront en fin de saison… Mais c’est le lot de clubs comme nous : moi aussi, j’ai eu cet hiver une offre de Hull City, un club de Championship, mais le transfert a capoté. C’est mon rêve de jouer en Angleterre, j’adore cette culture foot : je suis allé voir Fulham-Manchester United durant la trêve. (Il écarquille les yeux) Des stades combles, des terrains comme des billard, l’intensité : c’est un autre sport que chez nous… Mais je veux bien aussi jouer en France ou en Italie : Marseille et la Lazio Rome, ça me va. " (sourire)

Avec Guillaume François lors du titre de D1B
Avec Guillaume François lors du titre de D1B © BELGA

" L’Union actuelle a complètement bâclé le côté humain "

Impossible de ne pas rouvrir le chapitre de l’Union Saint-Gilloise : de 2016 à 2021, Fixelles y a joué 130 matches (16 buts, 17 assists) et porté le brassard de vice-capitaine. Un chapitre conclu dans l’amertume, le club (entre-temps passé sous blason britannique) lui ayant indiqué la porte de sortie après le titre en D1B.

Aujourd’hui encore, cet épisode me laisse un goût amer. J’ai tout donné pour ce club, on m’avait laissé entendre qu’on prolongerait mon contrat… puis on m’a fait une proposition minimale. Le message était clair, on ne comptait pas sur moi… C’était un manque de reconnaissance flagrant pour mes années au club, mais que voulez-vous, le monde du foot, c’est comme ça aujourd’hui… (Il réfléchit) Au final, je peux remercier ces dirigeants (Il grimace) : à l’Union, j’étais dans ma zone de confort et j’ai prouvé ensuite que j’avais le niveau de la D1A. Cet épisode m’a beaucoup appris sur le plan mental… Mais oui, je suis sûr que j’avais les qualités pour être titulaire à l’Union, même dans l’équipe actuelle. Et je ne souhaite à l’USG que le meilleur : oui, je serais très content qu’ils soient champions ! Après, si le club veut se maintenir à ce niveau, il aura besoin d’un nouveau stade. Parce qu’il ne pourra pas éternellement se renouveler avec des joueurs venus de nulle part. Si l’Union me propose de revenir ? (Il marque une pause) Vous savez comment ça va : un club de haut niveau qui vous propose de jouer le top, c’est difficile de refuser… Si le Standard me propose, je dis oui aussi, c’est normal… Mais je ne pense pas que l’Union me proposera ça. En tout cas, pas les dirigeants actuels… (Il grimace) Aujourd’hui, le côté humain est complètement bâclé à l’Union… (sic) Et je ne suis pas le seul à le dire : Felice Mazzù et Dante Vanzeir ont dit pareil à leur départ… "

Avec Felice Mazzù lors d'USG-Courtrai, où il avait été exclu...
Avec Felice Mazzù lors d'USG-Courtrai, où il avait été exclu... © BELGA

" À l’Union, j’ai connu de sacrés animaux… "

Reste que le Siebe Vanderheyden de l’époque se nommait… Mathias Fixelles. C’est lui qui entonnait les fameux chants d’après-match devant la Tribune Est du Parc Duden.

C’était d’abord Charles Morren, le capitaine de l’époque, puis moi. Tous ces chants, je les connais par cœur : ‘Bruxelles, ma Ville…’ On formait une sacrée bande d’animaux (sic) : les Grégoire Neels, Roman Ferber, Charly Morren, et j’en oublie… Toutes les conneries qu’on n’a pu faire… (clin d’œil) Le foot, c’est d’abord 70 % de mental : un bon vestiaire et tout le monde qui s’arrache pour le voisin. J’ai vraiment appris ça avec Mazzù ! Felice a créé un collectif qui nous a mené vers le titre de D1B… alors qu’il avait les mêmes joueurs que son prédécesseur. C’est le secret de coaches comme Pep Guardiola et Jürgen Klopp : des qualités tactiques couplées à un bon relationnel, cela crée une osmose et des joueurs qui veulent se tuer sur le terrain. Mais à l’Union, les supporters aussi ont changé : moi, j’ai connu les fidèles qui nous suivaient dans les pires matches et dans les moments les plus difficiles. J’ai encore des contacts avec certains et ils me félicitent pour mes matches. Mais aujourd’hui, c’est devenu une mode (sic) d’aller à l’Union et les trois quarts des supporters ne connaissent même pas mon nom. (Pause) Récemment, Charles Morren a demandé des places au club pour un match, et au Secrétariat, ils ne savaient même pas qui c’était… L’ex-capitaine de l’équipe ! C’est triste à dire, mais pour moi, l’Union aujourd’hui, c’est du passé… "

Au chant face à la Tribune Est
Au chant face à la Tribune Est © BELGA

LES PETITS PAPIERS

Le moment venu des petits papiers : parmi une quinzaine de papiers-mystères, il en choisit 5 au hasard. Et commente.

PAPIER 1 : STROMAE. Je donnais ce matin le biberon à ma fille de 3 mois et j’entendais à la radio que Stromae arrêtait sa tournée de concerts. Apparemment, il souffre à nouveau de la pression. La pression, c’est quelque chose qu’on connaît bien dans le foot… même si Stromae, c’est encore 100 fois plus intense que pour nous ! (clin d’œil) Mais quand on est tout le temps dans la lumière et qu'on vous sollicite dans arrêt, ce n’est pas facile. Sportivement, j'ai aussi connu des moments difficiles, mais je n’ai jamais douté de mes capacités et c’est mentalement qu’on remonte la pente. La musique de Stromae ? Moi, pour mes bizutages, j’ai chanté ‘Les Démons de Minuit’ à Courtrai et ‘Wonderwall’, d’Oasis, à Westerlo. C’est stressant, bien plus qu’un match au sommet ! (clin d’œil) Je suis très attaché à la convivialité dans le foot : avec mon frère, qui a joué dans les séries inférieures, le foot des buvettes, je connais ! (sourire) Mais je vieillis ! Ca va faire 10 ans que je suis professionnel (NDLA : il a 26 ans)… et mon corps doit avoir au moins 35 ans ! Oui, comme sportif, on est plus vite usé… "

PAPIER 2 : MAXIM DE CUYPER. Clairement, Max a toutes les qualités pour faire une belle carrière. Il doit encore prendre du muscle, mais footballistiquement, tout est là. S’il retourne à Bruges, il devra supporter la pression car plus question de se contenter d’un match nul : il devra tout gagner ! Mais quand je vois qu’à Bruges, ils ont payé 6 millions d’euros pour aller chercher à l’étranger Bjorn Meijer, qui est encore plus jeune que Max… alors qu’ils avaient aussi bien, et gratuit, à la maison ! Toujours cette tendance à ne pas faire confiance aux jeunes talents d’ici… Pour moi, De Cuyper a son avenir chez les Diables Rouges. D’ailleurs, on pensait tous ici à Westerlo qu’il serait déjà convoqué pour les matches en Suède et contre l’Allemagne ! Mais apparemment, Dominico Tedesco semble aussi préférer sélectionner dans les clubs étrangers, plutôt qu’en Belgique… Mais ce qu’Alexis  Saelemaekers a fait au back gauche en Allemagne, Decuyper aurait aussi pu le faire durant une mi-temps… "

Mathias Fixelles et Sofian Kiyine au duel...
Mathias Fixelles et Sofian Kiyine au duel... © BELGA

" Le footeux à grosse bagnole, c’est cliché "

PAPIER 3 : SOFIAN KIYINE (NDLA: le joueur d’OHL qui, à 200 km/h, a encastré le Hall des Sports de Flémalle et failli provoquer un carnage parmi le jeunes sportifs présents.) " Oui, je sais, on n’a parlé que de ça ces derniers jours… (Il marque un long silence) J’ai forcément été choqué, comme tout le monde, car je suis aussi un jeune papa d’une fillette de 3 mois… On est passé tout près de l’horreur… Mais sans savoir les détails, on ne peut pas juger. Kiyine faisait sans doute le Ramadan, il était peut-être fatigué, en tout cas il n’avait pas bu… C’est trop facile de ressortir le cliché du footballeur en grosse bagnole... Au final, il est le seul blessé, sa carrière est peut-être en danger… Après, c’est clair qu’il faut pouvoir gérer une carrière. Cela dépend des valeurs qu’on a reçues. Moi, je ne me prendrai jamais pour un autre. Je vais dans le rue à Bruxelles, personne ne me reconnaît… "

PAPIER 4 : JEF DELEN (NDLA : un joueur de légende à Westerlo, auteur de 400 matches en Campine) " Qui ? Jef Delen ? Jamais entendu parler… J’aurais pu vous raconter l’Histoire de l’Union Saint-Gilloise, mais celle de Westerlo, non, désolé : on ne m’a pas briefé… (clin d’œil) C’est le foot actuel : vous signez dans un club, vous arrivez, vous repartez, le joueur pense à sa carrière… Quand j’ai signé ici, les dirigeants m’ont expliqué le projet du club, mais pas l’Histoire… Faut dire qu’eux aussi sont arrivés récemment de Turquie…Après, j’adore l’ambiance ici au Kuipje : le public est jeune et familial, le club prévoit plein d’animations autour des matches. Samedi passé, on avait perdu contre Charleroi… et tout le monde faisait la fête : j’hallucinais ! (sic) Le gars qui se déguise en mascotte de Coq ? Je connais un peu… Mais ne comptez pas sur moi pour enfiler le costume un jour : je transpire vite, et là, je vais suer comme un cochon ! " (Il éclate de rire)

Jef Delen, joueur-emblématique de Westerlo
Jef Delen, joueur-emblématique de Westerlo © BELGA

" La polyvalence n’est pas toujours un atout "

PAPIER 5 : NACER CHADLI. (Son visage s’éclaire) " Pour moi, Nacer est une magnifique rencontre. Venir dans un petit club comme Westerlo après avoir marqué l’Histoire du football belge, ça dit tout. Il a gagné beaucoup d’argent, mais il ne se prend pas pour quelqu’un d’autre : pas de chichi, pas de bling-bling (sic), il est humble et tout simple, toujours prêt à aider tout le monde. C’est tout de même un Héros de la Nation ! (sic) Je le charrie souvent avec son goal contre le Japon. (Il fait semblant de commenter, façon Philippe Albert) ‘Je l’ai dit, bordel !’ (sourire) Quand on voit la carrière que Nacer a, on ne peut qu’avoir du respect… C’est un joueur qui a su aussi exploiter sa polyvalence… même si la polyvalence n’est pas toujours un avantage. Dans le foot actuel, les clubs recherchent des profils hyper-spécifiques. Après, votre polyvalence peut devenir un atout quand le coach doit résoudre des problèmes : un entraîneur apprécie un joueur capable de s’adapter. Mais de l’extérieur, les gens sous-estiment la difficulté de changer de position : les courses, les espaces à rechercher, la vision du jeu, la manière dont on oriente son corps, tout change... "

"Les primes de play-offs ? La Direction nous récompense toujours..."
"Les primes de play-offs ? La Direction nous récompense toujours..." © BELGA

"Les primes de play-offs ? La Direction nous récompense toujours..."

Avec Chadli (ex-joueur d’Anderlecht), Mathias Fixelles retrouve ce dimanche midi son cher Bruxelles. Au menu : un duel au sommet contre Anderlecht, avec pour enjeu un ticket pour les Play-Offs.

Ce sera un magnifique match avec, pour Westerlo, une nouvelle opportunité de nous montrer au plus haut niveau. Sur papier, c’est le grand Anderlecht et le petit Westerlo… mais on est à notre place et on va jouer notre chance à fond. On a battu Anderlecht à l’aller et tout est possible pour nous. Les primes de play-offs ? Rien n’est encore négocié… mais c’est le job de notre capitaine. Maintenant, on a déjà vu durant la saison que la Direction nous récompense chaque fois qu’on fait du bon travail (sic). Donc, je lui fais confiance pour ça. " (clin d’œil)

Mathias Fixelles (Westerlo) en mode selfie
Mathias Fixelles (Westerlo) en mode selfie © Tous droits réservés

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