Les Classiques - Cyclisme

Mathieu van der Poel, rusé et costaud, remporte un À travers La Flandre savoureux

Mathieu van der Poel a remporté À Travers la Flandre ce mercredi en préparation du Tour des Flandres le week-end prochain. Il a devancé Tiesj Benoot et Tom Pidcock. Au terme de 183 kilomètres très animés entre Roulers et Waregem, le coureur Néerlandais a très bien joué le coup en démarrant à un peu plus de nonante kilomètres de l’arrivée alors que Alpecin-Fenix, son équipe, imposait le tempo depuis quelques bornes. Tadej Pogacar a essayé à plusieurs reprises de revenir sur son principal adversaire du jour, mais l’une ou l’autre erreur de placement l’ont empêché de se mêler à la bataille finale.

Il s’agit de la deuxième victoire de Van Der Poel dans cette course (2019), il succède à Dylan van Baarle, vainqueur en 2021. Il remporte une édition animée, à suspens et très relevée avec un final absolument délicieux où les huit hommes de tête ont tout simplement régalé !

Van der Poel malin, Pogacar piégé

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À une petite centaine de kilomètres de l’arrivée, Alpecin Fenix, soit les équipiers de Mathieu Van der Poel, donnent le tempo. L’échappée possède cinq minutes d’avance, elle est composée de : Nils Politt, Aaron Verwilst, Johan Jacobs, Kelland O’Brien, Mathijs Paaschens.

À 91 kilomètres de l’arrivée, van der Poel accélère. Pogacar et les autres réagissent. Les attaques se multiplient et l’écart avec les échappés est passé sous les quatre minutes alors qu’il reste 85 kilomètres. On est encore loin de l’arrivée mais la course est très animée, avec Tadej Pogacar qui colle aux basques de Mathieu van der Poel.

Victor Campenaerts y va aussi de son attaque, il est contré par Stefan Kung. Ça répond très rapidement, la course se corse, il ne reste plus que trois minutes de retard sur l’échappée à 77 km de la ligne finale.

Une chute à 73 kilomètres de l’arrivée fait quelques dégâts, Jens Debusschere, vainqueur en 2016 semble touché à l’épaule et au poignet. Gianni Vermeersch est gêné dans la chute mais a l’occasion de revenir sur le peloton. Deux kilomètres plus loin, c’est Florian Vermeersch qui tombe cette fois-ci, à la suite de la chute de Michael Gogl qui emporte quelques hommes avec lui.

Passés les 70 kilomètres restants, Pogacar est un peu piégé alors que quelques hommes forts réalisent un joli coup. Six costauds s’intercalent entre l’échappée et le peloton : Tom Pidcock, Mathieu van der Poel, Victor Campenaerts, Tiesj Benoot, Stefan Kung et Ben Turner partent en contre. Devant, les cinq hommes se lancent dans l’ascension du Kanarieberg, le "mont canari".

Mais derrière, il ne faut pas enterrer Tadej Pogacar, loin de là. Le Slovène fait parler son explosivité pour laisser tout le peloton final en fin de Kanarieberg. Il peine à recoller sur les six poursuivants. Son coup de poker pourrait lui coûter cher pour la suite, il a tenté de se rattraper après son erreur de placement sur l’accélération des six poursuivants, mais il n’est pas parvenu à les rejoindre rapidement. Le peloton le reprend à 58 km de l’arrivée.

Les coureurs s’apprêtent à aborder la Côte des Trieux pour la deuxième fois de la journée et une grosse chute survient à l’avant du peloton, juste derrière Pogacar. Frederik Frison en fait les frais et doit abandonner. Il y a alors 1min20 entre les poursuivants et le peloton, trente secondes séparent l’échappée de ces poursuivants.

Un finish haletant

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Les écarts fondent avec les difficultés affrontées. L’échappée et le groupe des six costauds se regroupent. Derrière, un nouveau "clan" de poursuivants se crée : composé de Tadej Pogacar, Greg Van avermaet, Bryan Coquard, Valentin Madouas, Soren Krag Andersen et Jan Tratnik.

Il y a 25 secondes entre les deux groupes à 46 kilomètres de l’arrivée. 45 secondes à 30 kilomètres.

À l’entrée dans le Nokere Berg, van der Poel place une attaque qui complique la tâche des autres membres du groupe de tête (composé de huit coureurs à présent). Derrière, le groupe Pogacar ne compte plus que trois hommes, le Slovène, Tratnik et Maduas, ils sont à 34 secondes.

Une accélération de Campenaerts, contrée par les autres à l’avant augmente l’écart d’une dizaine de secondes.

Kung attaque dans la Hoolstraat, avant que Campenaerts ne place une grosse accélération à laquelle Pidcock et van der Poel tentent de réagir. Mais le Belge creuse à l’avant. Cette attaque fait vraiment mal à ses compagnons d’échappée. Benoot et Pidcock rejoignent Campenaerts en tête. Mathieu van der Poel en remet une à moins de cinq kilomètres de la ligne d’arrivée. Il rentre et les autres suivent. Aucun n’a craqué jusque-là, mais les efforts vont coûter chers à certains dans le final. MVDP redevient favori dans la situation actuelle.

Mais Campenaerts et Benoot y retournent. Ce finish est dingue. Le coureur de la Jumbo-Visma impressionne. Regroupement à deux kilomètres, Pidcock ensuite et puis Benoot et van der Poel reviennent. Le Néerlandais place son attaque finale très intelligemment alors qu’il aperçoit la ligne d’arrivée il est seul avec Benoot. Et MVDP s’impose assez logiquement. Quelle victoire intelligente du Néerlandais qui confirme qu’il a retrouvé ses jambes et sa forme d’avant sa blessure.

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