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Mathieu Van der Poel vise un troisième succès au Tour des Flandres : "Devenir co-recordman serait beau"

Mathieu Van der Poel

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Vainqueur sortant Mathieu Van der Poel pourrait remporter le Tour des Flandres pour la troisième fois en quatre ans dimanche. Le Néerlandais de 28 ans deviendrait ainsi membre d’un club sélect qui ne compte aujourd’hui que six coureurs : Achiel Buysse, Fiorenzo Magni, Eric Leman, Johan Museeuw, Tom Boonen et Fabian Cancellara.

"Je le savais, mais je n’y ai pas encore réfléchi. Gagner une fois le Tour des Flandres, c’était un objectif. Mais je ne me focalise absolument pas sur un chiffre. Ce serait bien", a-t-il déclaré deux jours avant la 107e édition de la "Vlaanderens Mooiste" dans un communiqué de presse de son équipe Alpecin-Deceuninck.

Van der Poel, Wout van Aert et le Slovène Tadej Pogacar, sont considérés comme les trois grands favoris dimanche. Le trio a dominé l’E3 Harelbeke la semaine dernière, et van Aert s’était imposé au sprint devant son rival néerlandais. On s’attend à ce que les trois hommes marquent la course dimanche.

"Avant la course, je ne vais certainement pas me fixer sur une bagarre à trois. La course est imprévisible. Il peut y avoir de bons coureurs qui anticipent. Et il peut y avoir des coureurs qui émergent, qui ont travaillé différemment, plus spécifiquement en vue du Ronde et qui seront également capables de résister dans les passages cruciaux. Il est trop facile de dire que nous allons tous les trois dominer", estime Van der Poel.

Néanmoins, le Néerlandais est conscient que van Aert et Pogacar vont animer la finale avec lui. "Ils sont tous les deux dangereux à leur manière. Tadej préfère rouler seul jusqu’à l’arrivée. Il essaiera de nous lâcher sur les monts. Et puis, Wout est le client le plus difficile au sprint", explique-t-il.

Dans un "scénario idéal", Van der Poel aimerait arriver seul dimanche. "Les trois dernières éditions, nous avons toujours roulé à deux jusqu’à l’arrivée à Audenarde. Arriver seul serait quelque chose de spécial, mais ce n’est pas évident car après le Paterberg, la route est encore longue et n’est pas comparable au final de Milan-Sanremo. Quoi qu’il en soit, j’espère un scénario dans lequel je me battrai pour une troisième victoire".

À propos de l’E3 de vendredi dernier, sa dernière course avant le Ronde, Van der Poel a déclaré qu’il pensait avoir fait "une très bonne course". "Bien sûr, j’aurais préféré gagner, mais Wout a été un peu plus fort au sprint. En course, je me sentais vraiment parmi les meilleurs et c’est ce que je retiens. Même si l’on ne peut pas tout à fait comparer l’E3 avec le Ronde, qui est quand même beaucoup plus long".

Être en forme pour le Ronde et Paris-Roubaix

Avec sa victoire à Milan-Sanremo, le Néerlandais a déjà un monument en poche cette année. De quoi se rassurer. "De toute façon ! Quand on a gagné un monument, la course est toujours un peu plus facile après", confirme-t-il. "Milan-Sanremo était l’un de mes grands objectifs. C’est bien de l’avoir à mon palmarès maintenant. Mais cela ne veut pas dire que je prendrai le départ avec moins d’ambition".

Van der Poel s’est préparé en Espagne la semaine dernière. "J’y ai effectué un travail supplémentaire dans des conditions idéales afin d’être en forme pour le Ronde et Paris-Roubaix", assure-t-il. Il n’a pas fait de reconnaissance du parcours. "J’ai couru le Ronde plusieurs fois maintenant. Je connais le parcours. Vendredi dernier, j’ai également couru l’E3 Harelbeke, en partie sur les mêmes routes. Ensuite, j’ai préféré m’envoler vers la côte espagnole pour finaliser ma préparation. Bien sûr, les bonnes conditions météorologiques qui y règnent ont également été déterminantes."

Van der Poel y a préparé les deux prochains monuments Tour des Flandres – Paris-Roubaix. "J’ai remarqué par le passé que j’étais généralement un peu moins performant à Paris-Roubaix qu’au Tour des Flandres. Je voulais éviter cela cette année", a-t-il expliqué. "Le dimanche (jour de Gand-Wevelgem ; NDLR), j’y ai effectué une dernière séance d’entraînement très longue, mais les jours suivants, j’ai également prévu des sorties plus longues afin d’être déjà au mieux de ma forme lors du Ronde. Les derniers jours, je me suis évidemment reposé pour garder ma fraîcheur."

Van der Poel a terminé quatrième lors de ses débuts sur le Ronde en 2019. Une première victoire a suivi en 2020, dans un sprint millimétré contre Van Aert. Un an plus tard, il s’est fait surprendre par Kasper Asgreen et a fini 2e, avant de remporter une deuxième victoire au sprint en 2022. "Vous avez l’expérience (des précédents Rondes), bien sûr. Quand et où se positionner correctement. Vous connaissez les passages importants. Mais de bonnes jambes sont plus importantes que l’expérience. Vous pouvez maîtriser toutes les composantes, si vous n’avez pas les jambes dimanche, cela ne vous servira à rien", prévient-il.

Comparer son niveau de forme à celui de l’année dernière, est "difficile" selon MVDP. "À cause des problèmes de dos, la préparation de l’année dernière avait été atypique, mais au final, j’étais arrivé à mon meilleur niveau ce jour-là. Aujourd’hui, je me sens plus prêt pour la course. L’année dernière, j’ai également réussi avec une préparation un peu moins profonde, mais le pic de forme a duré un peu moins longtemps. À Roubaix, les jambes étaient déjà un peu moins bonnes. J’espère que ce sera différent cette année", a conclu le dernier vainqueur.

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