Jacky Mathijssen a déjà mis une croix à la date du 21 juin 2023. Ce sera le premier match des Diables Rouges dans le championnat d’Europe U21, qui sera disputé entre la Géorgie et la Roumanie. Installé depuis 2020 comme entraîneur des Espoirs, le sélectionneur s’apprête à vivre son expérience la plus intense avec la fédération belge. "Nous avons plusieurs objectifs pour cet Euro : premièrement, gagner un match. Cela fait quinze ans que la Belgique n’a plus gagné un match dans un Euro U21, ce qui en dit long sur la difficulté de s’imposer à ce niveau. Puis en gagner un deuxième, pour assurer une qualification en quart. Puis rêver des Jeux Olympiques". Trois tickets pour Paris 2024 seront délivrés lors de ce tournoi, raison pour laquelle il faudra atteindre les demi-finales. "Pour moi aussi, à soixante ans, c’est un rêve de disputer les JO. Cela doit être la motivation supplémentaire qui nous pousse à nous donner à fond."
Une répétition générale en Espagne
Pour préparer l’échéance du mois de juin, les Espoirs ont élu domicile à Algorfa, dans un hôtel coquet logé au milieu d’un golf. C’est de là qu’ils préparent les deux rencontres amicales (contre la Tchéquie ce vendredi puis contre le Japon, lundi). Un programme soutenu de deux séances quotidiennes leur permet de répéter les gammes tactiques, les circuits de passe et les automatismes. "Tout est fait dans ce but unique de l’Euro U21," détaille le coach, qui peut compter sur un staff dans lequel on retrouve Olivier Deschacht ou Thomas Buffel. "Cela faisait des mois que je n’avais plus vu le groupe, il fallait prendre acte de ceux qui ont passé le cap des Diables, et accueillir les nouveaux sur lesquels on va également compter." Le sélectionneur profite de cette semaine en vase clos pour étudier les comportements de ses poulains. "Qu’on gagne ou qu’on perde contre la Tchéquie et le Japon, c’est plutôt anecdotique. Je vais continuer d’emmagasiner des informations pour constituer le groupe du mois de juin."
Un aller-retour est possible
La campagne qualificative vers l’Euro U21 avait vu briller les Charles De Ketelaere, Loïs Openda, Amadou Onana ou Arthur Theate. Des profils qui avaient été surclassés en vue du Mondial 2022, et qui poursuivent aujourd’hui avec le nouveau sélectionneur Domenico Tedesco. Un pillage qui déforce logiquement les Espoirs. "Il ne faut pas faire un drame avec cela, au contraire, nous sommes très fiers de pouvoir soutenir l’équipe A. Elle sera toujours prioritaire", tempère Mathijssen, qui rappelle aussi les retours possibles en U21 pour des joueurs qui ont besoin d’être remis en confiance. "Jérémy Doku en est l’exemple parfait, il était venu prendre du rythme avec nous contre la France, Yari Verschaeren a également connu cette trajectoire-là. Nous sommes contents de redonner un nouvel élan à ces joueurs."
Quel groupe pour l’Euro ?
Qu’en sera-t-il pour l’Euro, qui sera disputé au même moment que des matchs qualificatifs de l’équipe A (contre l’Autriche et en Estonie) ? A l’heure actuelle, Arthur Theate, Zeno Debast, Amadou Onana, Roméo Lavia, Charles De Ketelaere, Johan Bakayoko, Jérémy Doku ou Loïs Openda figurent dans le noyau des Diables, mais sont éligibles pour disputer le tournoi U21 en juin. Franky Vercauteren avait déclaré en conférence de presse qu’il valait mieux que les jeunes Diables placés en tribune feraient aillent disputer le tournoi géorgien. Mathijssen va un cran plus loin : "S’ils sont sur le banc chez les Diables, il vaut mieux qu’ils viennent avec nous. Je vais compter sur les joueurs qu’ils vont me donner. Tout cela doit encore être discuté entre les différents staffs", précise le coach, dont les premiers échanges avec Tedesco ont été "très naturels". Sous Roberto Martinez, Mathijssen avait accepté la suggestion d'appliquer le système tactique des Diables à celui des U21. Et sous Tedesco ? "C'est une démarche intéressante, même si elle n'est pas obligatoire. Avec Roberto, nous l'avons fait parce que nous avions les profils qui correspondaient à ce 3-4-2-1 et il voulait évaluer les joueurs dans ce système-là. Ce n'est pas une mauvaise idée." L'apprivoisement avec le coach italo-allemand semble avoir porté ses fruits. "Je ne le connaissais que de nom, mais j’ai vite compris qu’il voulait tout savoir parce qu'il m'a posé énormément de questions. Je suis là pour l’aider et j’ai un atout pour cela, nous pouvons parler allemand ensemble", sourit-il.