Comme dans tout bon roman, il faut un obstacle. Vous avez choisi celui de l’histoire d’amour entre Diane Maurepas, digne héritière du parti Matriarchie, et Fernand Fuego, "homme libre" affilié au parti politique opposé…
"Ce qui me plaît dans cette histoire d’amour compliquée, c’est que l’on a deux visions qui s’affrontent. D’un côté, le discours pro-matriarchie (celui de Diane) qui considère que les hommes et les femmes ne peuvent s’entendre que lorsque les relations sont très explicites, sans remous et gérées par les femmes. De l’autre, un discours beaucoup plus traditionnel axé autour de la famille (celui de Fernand), selon lequel les hommes et les femmes ont une complémentarité naturelle, que leurs rapports sont harmonieux, etc. Soit une idée que l’on nous sert beaucoup actuellement !
D’ailleurs, les deux personnages féminins (Diane et Athéna) sont toutes les deux aux prises à un conflit intérieur, précisément parce qu’elles tombent amoureuses. Elles font des erreurs, elles doutent. Diane voit par exemple le mariage hétérosexuel comme un enfermement, mais on ne sait pas exactement si c’est sa conviction propre ou simplement le discours pro-matriarcat qu’on lui a inculqué depuis sa petite enfance.
Cela me tenait à cœur d’avoir des personnages féminins qui questionnent le mariage dans une société imaginaire matriarcale. Ça l’est d’autant plus, je trouve, qu’il y a une réelle interrogation et remise en question du mariage dans notre société actuelle, notamment autour de la liberté au sein du couple ou encore de la répartition des tâches ménagères."