Ennemi Public

Matthieu Frances (Ennemi public) : “Ça a été un long marathon pour y arriver”

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Par Anaëlle Stévenart via

À l’approche de la fin de l’aventure Ennemi public, Matthieu Frances, l’un des créateurs de la série belge, est revenu sur les origines de ce projet. Depuis le 12 mars, l’ultime saison est diffusée tous les dimanches à 20h50 sur La Une et ce, jusqu’au 26 mars. Vous pouvez également retrouver l’intégralité de la série sur Auvio.

Si on remonte quelques années en arrière, pouvez-vous nous dire comment vous est venue l’idée du pitch de la série ?

Matthieu Frances : C’était en 2013, plusieurs mois après l’arrivée de Michelle Martin au couvent des Clarisses à Malonne. J’en discutais beaucoup avec deux amis, Antoine Bours et Christopher Yates, qui sont devenus créateurs de la série également. On avait déjà tenté de développer une série tous les trois auparavant. Comme ce sujet nous touchait énormément, on s’est demandé si on n’en ferait pas un film. L’idée a grandi en même temps que “la mode” des séries, donc on a finalement décidé d’en faire une série.

La même année, le Fonds des séries a été créé. On a tous reçu un mail nous invitant à présenter un projet. J’ai immédiatement envoyé un SMS à mes deux compagnons pour leur dire : " C’est le moment, si on ne le fait pas, on le regrettera toute notre vie ". On a commencé à développer cette histoire et en très peu de temps, les personnages principaux, le ton, les thèmes, la trame narrative étaient là. Ensuite, ça a été un long marathon pour y arriver.

Aviez-vous imaginé faire 3 saisons dès le début ?

M.F. : Non, on a vraiment découvert le métier sur le tas. Il faut savoir qu’à l’époque où on a créé Ennemi public, il n’existait quasiment pas de séries belges que ma génération appréciait. On regardait donc uniquement des séries américaines au format classique de 22 épisodes. Ces séries coûtaient une fortune et nous, on n’était pas du tout sur ce modèle-là.

C’était la folie lors du premier appel à projets, beaucoup ont tenté le coup. Quand on a su qu’on était sélectionné, on a sauté de joie ! On rêvait que la série existe mais on savait que le chemin était encore long. Chaque étape qu’on franchissait était une réussite pour nous. Quand on a pu faire le premier pilote, c’était déjà une victoire. Pareil lorsqu’on a su que la série serait diffusée sur La Une et ainsi de suite. Quand la première saison s’est concrétisée, on a commencé à penser à une saison ultérieure. Comme on est fan de séries, ça n’avait pas de sens pour nous de faire une série sans saisons. Et effectivement, on a pensé au format 3 saisons dès le départ parce qu’on n’aimait pas trop les séries qui tiraient en longueur.

Ennemi public
Ennemi public © RTBF / ENTRE CHIEN ET LOUP / PROXIMUS

Quelle est la saison que vous avez préférée ?

M.F. : Elles ont toutes quelque chose de spécial à mes yeux. Je dirais que la première sera toujours particulière parce que c’est la première. Le concept de la série y est présent dans sa forme la plus pure. Le milieu de la saison 1 est donc plus simple et plus maîtrisable. Par la suite, nos personnages en ont rencontré d’autres et leur monde est devenu plus complexe.

Je pense que la troisième saison est particulière aussi parce qu’il y a un peu plus de maturité. Après avoir tourné autour du pot pendant 2 saisons, on affronte les questions qui se posent de plein front. On ose aussi plus facilement faire sortir des émotions de nos personnages. C’est sans doute la saison qui ressemble le plus aux raisons pour lesquelles on voulait raconter cette histoire au départ.

Ennemi public
Ennemi public © ENTRE CHIEN ET LOUP/PLAYTIME FILMS/RTBF/PROXIMUS

Dans quelle mesure avez-vous été impacté par l’actualité ?

M.F. : Le Covid nous a touchés comme tout le monde. C’était une drôle de période parce qu’on était en pleine écriture de la saison 3 et on ne pouvait plus se voir. Or, le fait de pouvoir se retrouver à notre atelier d’écriture est quelque chose de très important et sacré pour nous. Le travail en a énormément pâti et on a pris beaucoup de retard. On manquait de concentration et on était fatigués. Ensuite, on a culpabilisé parce qu’on s’est rendu compte qu’on restait très privilégiés. Notre métier de scénariste n’était pas directement impacté dans la mesure où on pouvait toujours écrire chez nous, et on voyait bien que des choses bien plus graves se passaient à l’extérieur.

Vous êtes donc occupés sur la saison 3 depuis un bon moment ?

M.F. : Oui, depuis très longtemps. On a lancé les premières idées quand on était encore en postproduction de la saison 2, vers fin 2018. On a mis du temps pour plusieurs raisons. On s’est parfois emballés sur des idées qui n’étaient pas les bonnes, il y a eu le Covid mais il y a aussi eu la disparition d’un de nos comédiens principaux, Vincent Eloy, qui était le grand méchant de la saison 2. C’est arrivé en pleine écriture, à un stade où on était déjà très avancé. Énormément de questions se sont posées mais en 5 minutes, on a pris la décision qu’il était hors de question qu’on le remplace. Cela aurait probablement été le plus facile pour rester dans les temps, mais pour nous ce n’était humainement pas possible. On a donc pris le temps qu’il fallait et on a réécrit en grande partie la saison 3.

Retrouvez dès ce dimanche 19 mars l’épisode 3 et 4 de l’ultime saison d’Ennemi public à 20h50 sur La Une ainsi que l’intégralité des 3 saisons sur Auvio !

Ennemi public Saison 3 - Bande-annonce

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