Mausart, quand une petite souris se glisse dans la peau de Mozart

Mausart, c’est presque Mozart mais avec une petite souris qui s’est glissée dedans. Et c’est vrai qu’une petite souris, surtout quand elle est dessinée, c’est toujours tout mignon et attachant.

Mausart est né sous la plume de Thierry Joor, qui est scénariste et directeur éditorial aux Editions Delcourt et sous le crayon et les pinceaux de Gradimir Smudja.

Dans le premier album – il y a deux qui sont sortis à ce jour -, ils exploitent les conflits qui ont peut-être existé entre Mozart et Salieri. Vous le savez, on a longtemps évoqué une grande rivalité entre les deux compositeurs, on a même dit que Salieri aurait pu empoissonner Mozart. Aujourd’hui, tout cela est largement remis en cause et pour plusieurs raisons : Salieri occupait des postes très importants à la Cour à une époque où les succès de Mozart étaient peu retentissants… Il n’avait vraisemblablement aucune raison de vouloir attenter à sa vie. Même s’il pouvait peut-être ressentir une certaine jalousie parce qu’il devait être conscient – plus que d’autres – du génie de sa musique.

En tout cas, ce qu’on sait, c’est que Salieri faisait partie des rares personnes à avoir assisté à l’enterrement (rudimentaire) de Mozart ; que Constance, sa veuve, lui a confié l’éducation musicale d’un de leurs fils et que Salieri s’est évertué à faire connaître sa musique. Ils devaient donc bien s’entendre !

Du piano de Salieri à Venise

Dans le premier tome, le petit Mausart vit depuis deux ans avec son papa, Leopold, sa maman Anna Maria, sa sœur Maria Anna et sa kyrielle d’autres frères et sœurs dans le piano de Salieri. C’est pratique, vu que ce sont des petites souris, elles peuvent se faufiler partout.

Mausart écoute donc la musique de Salieri et rêve d’avoir un piano pour faire vivre celle qu’il entend et celle qu’il compose de tête à longueur de journée.

Évidemment, les touches de Salieri ne sont qu’à quelques pas de lui mais le compositeur est un grand loup et son valet, un énorme chat… Il n’est donc pas facile d’aller danser sur les touches dans ces conditions.

Mais voilà, un beau jour, Mausart n’en peut plus ; il sort… Il n’y a personne dans la pièce et il commence par effleurer les touches délicatement, sans faire de bruit et subitement, il bondit ! Il fait des cabrioles sur le clavier et la musique qu’il joue est époustouflante ! Les gens qui sont dans la rue tendent l’oreille et, naturellement, le carrosse royal – dans la BD c’est un roi et non un empereur qui règne sur Vienne - passe sous les fenêtres de Salieri. Les souverains sont conquis, ils n’en reviennent pas que ces notes émanent de "leur" compositeur et ils vont lui demander de rejouer cette partition le lendemain pour l’anniversaire de la reine. Vous pensez bien que le compositeur sera fameusement dans l’embarras ; il va devoir retrouver celui qui s’est permis de jouer sur son instrument, et surtout ! parvenir à un arrangement avec lui pour qu’il joue à sa place sans que cela ne se sache à la cour…

Vous vous en doutez, il y a quelques rebondissements en vue. On navigue entre réalité et fiction, mais l’album a le grand avantage de faire connaître ces grands compositeurs des plus petits.