Entraîné par son frère Gilles, le Malmédien a disputé à Liverpool les 7es Mondiaux de sa carrière et y a pris la 51e place. Avant de jouer sa carte perso, son but était de privilégier l’équipe belge, en quête d’une qualification pour les Jeux de Paris en 2024.
Chez les Gentges, la gymnastique est une affaire familiale qui roule. Initié à ce sport quand il était tout petit par sa sœur Laurie et désormais conseillé par son frère Gilles, ancien athlète international lui aussi devenu son entraîneur, Maxime Gentges est aujourd’hui l’un des meilleurs gymnastes du pays. A 27 ans, après avoir touché à beaucoup d’autres sports durant sa jeunesse (handball, football, tennis, natation, plongeon…), ce Malmédien aussi déterminé qu’affable a pris la tangente en optant pour ce sport individuel qui, comme il l’affirme lui-même, " lui correspond mieux " : " j’ai toujours été sportif, je ne savais pas rester au calme à la maison. La gymnastique m’a permis de m’entraîner autant que je le souhaitais, sans me soucier des autres comme c’était le cas dans des sports collectifs. A 13 ans, j’ai quitté Malmédy pour intégrer le Centre de Haut Niveau à Mons qui venait d’ouvrir ses portes. Je n’étais sans doute pas le gymnaste qui avait le plus de talent mais j’ai toujours bossé énormément pour combler mes lacunes grâce à un mental de fer. Je ne vais pas dire que je frappais dans des sacs de viande comme Rocky, mais je n’ai jamais lâché le morceau. "
Le Covid l’a aidé à se ressourcer
A Liverpool, du 29 octobre au 6 novembre, Maxime Gentges a disputé les 7es Mondiaux de sa carrière, cette fois-ci aux côtés de Lukas Van den Keybus, Noah Kuavita et Takumi Onoshima. S’il arrive à un âge que l’on peut qualifier d’‘avancé’dans le milieu gymnique, il ne s’estime toutefois pas encore totalement prêt à tourner la page. " Même si j’ai déjà vécu beaucoup de belles choses dans ce métier terriblement exigeant, j’ai l’impression que je ne me suis jamais senti aussi bien préparé mentalement et physiquement, détaille-t-il. Cela peut paraître bizarre mais l’arrêt forcé dû au Covid m’a fait du bien. J’ai pu me ressourcer, travailler le fond et repartir pour 4 ans en 2020 alors que j’hésitais à le faire. J’ai aussi terminé mes études d’ingénieur de gestion à Mons et peux désormais me consacrer à 100% à mon sport. Mon but, désormais, c’est de me qualifier pour les Jeux olympiques de Paris en 2024. Si j’échoue, ce serait terriblement frustrant parce que j’ai le sentiment que j’ai encore franchi un palier et je me sens prêt à continuer tant que mon corps tiendra. "
Qualifié puis écarté en 2016
Liverpool était une première occasion pour Maxime Gentges de se rapprocher de la capitale française, lui qui s’était qualifié individuellement pour les Jeux de Rio en 2016 mais avait dû céder sa place à un spécialiste des anneaux, Dennis Goossens. " Sur le coup, j’avais été déçu de ce choix de la Fédération mais avec le recul, c’était d’autant plus compréhensible que Dennis avait atteint la finale olympique (8e) ", concède-t-il aujourd’hui. Ayant par contre échoué avec l’équipe belge à se qualifier pour les Jeux de Tokyo, en 2019, Maxime Gentges allait au-devant d’une semaine complètement folle puisqu’il a participé aux 6 agrès (NDLR : le sol, le cheval d’arçons, les anneaux, le saut, les barres parallèles et la barre fixe). " Avant toute chose, j’espère revenir vivant de Liverpool !", s’amusait-t-il à dire juste avant le concours. "Pour moi, ce sera un vrai combat, certainement au sol et au saut." C’est un gros challenge personnel et collectif qu’il n’avait plus tenté depuis longtemps, certainement après avoir été opéré au genou (NDLR : en mars dernier).
Une qualif’ difficile mais pas utopique
Pour se qualifier pour le tournoi préolympique qui aura lieu à Anvers en 2023, Maxime Gentges privilégiera dans un premier temps la carte de l’équipe avant d’envisager éventuellement de jouer sa carte personnelle en cas d’échec. " On devra être dans le top 12 en 2023, ce qui sera difficile mais pas utopique. Personnellement, je n’ai pas vraiment d’agrès de prédilection même si le cheval d’arçons est celui qui correspond le mieux à ma morphologie. Après, je trouve que la barre fixe colle davantage à ma personnalité parce qu’elle nécessite une grosse prise de risques. La peur n’est pas un frein chez moi, bien au contraire… "