Politique

Meetings du 1er mai : "On n’oppose pas travailleurs et sans emploi, on se met au-dessus de la mêlée", répond Magnette au Premier ministre

© RTBF – L. Henrard

Par Jean-François Noulet, avec L. Henrard et Belga

Parmi les multiples endroits de Wallonie et de Bruxelles où les militants du PS étaient réunis pour la fête du travail, c’est à Charleroi, au centre culturel l’Eden, que le président du Parti socialiste, Paul Magnette, avait choisi d’être présent pour ce 1er mai. 

Paul Magnette a répondu au Premier ministre Alexander De Croo qui s'est montré en faveur d'une limitation des allocations de chômage dans le temps.

Il a aussi exposé la position du PS sur la prochaine réforme fiscale. 

Le meeting a aussi rendu un hommage à  l’ex-ministre Paul Furlan, figure populaire de la politique régionale décédée il y a trois semaines à l’âge de 60 ans. 

Paul Magnette répond au Premier ministre

Le président du PS Paul Magnette a répondu au Premier ministre Alexander De Croo qui, de son côté, s’est montré favorable à une limitation dans le temps des allocations de chômage. "Ce n’est pas dans l’accord du gouvernement et nous n’en parlerons pas. Punt aan de lijn", a rétorqué Paul Magnette

Le chef du gouvernement fédéral, Alexander De Croo, avait salué hier la proposition des socialistes flamands de Vooruit d’activer davantage les chômeurs de longue durée et de supprimer les allocations de chômage à ceux n’acceptant pas un emploi de base après deux ans sans activité. Alexander De Croo a dit vouloir remettre les propositions de l’Open Vld sur la table, au gouvernement, dans le cadre de la réforme fiscale.

"Quand on est Premier ministre, on n’oppose pas travailleurs et sans emploi, on se met au-dessus de la mêlée", a répondu Paul Magnette, qui a axé son discours sur les conditions de travail, la justice fiscale et les salaires. Ce sera "la grande bagarre" de la campagne électorale, selon lui.

La grande bagarre de la réforme fiscale : le PS veut taxer les plus-values

La réforme fiscale, ce sera donc  la bagarre de ces prochains mois au sein du gouvernement fédéral, comme l'a laissé entendre Paul Magnette, le président du PS. 47% des recettes de l’Etat viennent des travailleurs, alors qu’1% vient des rentiers. La priorité du PS, c’est de s’attaquer aux impôts sur les bas et moyens salaires. "Nous voulons baisser les impôts sur les bas et moyens salaires pour que la moitié des travailleurs de notre pays gagnent 100 à 200 euros en plus, nets tous les mois", a expliqué Paul Magnette. "Cela coûtera 3 milliards. Ces trois milliards, on sait parfaitement où aller les chercher", a-t-il ajouté. Son idée : une taxation des plus-values. Il entend "faire payer ceux qui ont les moyens de payer".

Paul Magnette s’en est pris à la droite. "La ficelle de la droite est un peu grosse. Cela fait très longtemps qu’on entend ce discours, toujours le même, attaquer les chômeurs, faire croire que c’est celui qui habite au bout de votre rue et qui n’a pas d’emploi qui est responsable de votre situation", a expliqué Paul Magnette. "C’est la meilleure manière de protéger les millionnaires", a-t-il ajouté.

"Pourquoi est-ce que la droite ne veut pas d’une transparence bancaire complète ? Pourquoi est-ce qu’ils ne veulent pas d’un cadastre des fortunes ?", a demandé le président du PS. "Parce qu’ils savent très bien que si on établit, on ira chercher l’argent où il est et le rendre à ceux qui le méritent, à ceux qui, chaque jour, créent la valeur et la cohésion sociale", a poursuivi Paul Magnette.

Solidarité avec les travailleurs de Delhaize.

Le président du Parti socialiste s'est déclaré "complètement inconditionnellement" aux côtés des travailleurs du groupe Delhaize.  "Il faut du courage, des semaines et des semaines de grève sans être payé, à subir l'acrimonie des clients qui ne sont pas contents, l'agressivité des huissiers, à devoir tenir bon malgré le froid, malgré la pluie, la fatigue et la lassitude. C'est un courage exemplaire", a relevé Paul Magnette. 

"Leur lutte est universelle", a-t-il ajouté, à propos du combat des travailleurs de Delhaize, évoquant "un combat pour une certaine idée de la société dans laquelle on pense que l'humain doit être avant le profit".

Hommage à Paul Furlan

En début de meeting, les quelques centaines de militants rassemblés dans la salle ont aussi réservé une standing ovation à la mémoire de Paul Furlan, disparu il y a quelques semaines.

Le président du PS, Paul Magnette, a ensuite longuement rappelé le parcours de l’ex-bourgmestre de Thuin, dont la disparition "a suscité une vague de sympathie incroyable" dans la région. "Je n’avais jamais vu ça de mémoire de militant, tant l’hommage était unanime", a déclaré Paul Magnette, soulignant notamment "une gentillesse, une générosité et une simplicité comme on en connaît peu en politique".

Le président de la fédération PS de Charleroi, le secrétaire d’État fédéral Thomas Dermine, a quant à lui rappelé "le dernier combat" de Paul Furlan pour Charleroi-Métropole, projet supra communal qui vise à allier l’urbanité carolorégienne à la ruralité du sud du Hainaut.

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