Politique

Meetings du 1er mai : pour le MR, réforme fiscale et réforme du marché du travail sont liées

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Par Jean-François Noulet, avec R. Crivellaro et Belga

C’est en région bruxelloise, sur le site de Tour & Taxis, à Molenbeek, que le MR avait convié ses militants pour la fête du 1er mai. "Taxer moins pour gagner plus" et "un travail récompensé" étaient les slogans figurant sur l’invitation au meeting.

L’époque où le MR se réunissait à Jodoigne est révolue. Après une édition du 1er mai à Herstal en 2022, le choix s’est porté en 2023 sur Molenbeek, "terre encore trop touchée par l’inactivité en raison de politiques publiques inefficaces", était-il expliqué dans l’invitation publiée sur le site internet du parti.

Cette année, à cette occasion, le MR entendait mettre l’accent "sur les réformes nécessaires pour rendre notre pays et nos régions plus justes, en matière d’emploi, de fiscalité, de pensions, d’enseignement et formations".

Limitation dans le temps des allocations de chômage et incitation fiscale pour les métiers en pénurie

Réforme fiscale et réforme du marché du travail étaient au menu de ce 1er mai du MR. "Nous sommes les seuls à avoir lié la réforme fiscale et la réforme du marché du travail", a lancé le président des libéraux francophones, Georges-Louis Bouchez, lors du discours qu’il a prononcé à l’occasion de la fête du travail du MR.

Le MR n’a pas choisi le site de Tour et Taxis, à Molenbeek, par hasard. Avec un taux d’emploi de 65% en région bruxelloise et de 76% en Flandre, le MR estime qu’il est temps de rattraper ce retard. La recette du MR pour y parvenir repose sur la double réforme de la fiscalité et du marché du travail.

"Si aujourd’hui on veut baisser la fiscalité, il faut qu’il y ait plus de gens qui travaillent. Il faut aussi réformer le marché du travail et le chômage", a-t-il résumé, présentant la vision libérale des tâches encore à accomplir par le gouvernement fédéral avant les élections générales du printemps 2024.

Le MR, à l’instar de l’Open VLD, propose de supprimer les allocations de chômage après deux ans d’inactivité et d’accompagner cette sanction de bonus à l’emploi pour ceux qui prendraient un poste dans un métier en pénurie. "L’idée, c’est de faire en sorte que les personnes qui travaillent et qui travaillent déjà dans des secteurs en pénurie, et qui gagnent moins que le salaire médian belge, c’est-à-dire 2300 euros nets, reçoivent une déduction fiscale, un abattement fiscal de 1500 euros en plus par an, c’est-à-dire un treizième mois", explique Georges-Louis Bouchez. "C’est un incitant pour que les gens aillent dans ces métiers en pénurie et c’est la condition à laquelle on peut justement être plus dur", poursuit le président du MR. "Cela illustre bien que la réforme du travail va avec la réforme fiscale", ajoute-t-il.

Georges-Louis Bouchez s’en est pris à la famille socialiste – et en particulier au PS francophone, qu’il a accusé de freiner la réforme du marché du travail. "Le PS traite cette question comme les écolos traitent le (dossier) nucléaire : ils savent qu’il faut le faire, mais ils ne le font pas pour des raisons dogmatiques et électorales", a affirmé le président du MR à l’agence Belga à l’issue de la réunion. "Le PS évolue, mais il évolue avec la boussole de Raoul", a ironisé le président du MR, faisant référence à la rivalité à gauche entre le PS et le PTB.

M. Bouchez avait auparavant été rejoint sur scène par son homologue de l’Open Vld, Egbert Lachaert, qui a affirmé que la famille libérale "va mettre la limitation (du paiement des indemnités de chômage) à deux ans sur la table du gouvernement". Dans les rangs de l’Open Vld, le Premier ministre Alexander De Croo lui-même, s’est exprimé en faveur de cette limitation.

 

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