Politique

Meetings du 1er mai : réuni à Bruxelles, le PTB persiste et signe pour "une taxe des millionnaires"

Par Jean-François Noulet, avec T.D. Quach

Le PTB a organisé son meeting du 1er mai à Bruxelles, place Anneessens. Pour la 2e année, le PTB qui joue la carte d’un parti national avait choisi la capitale, et plus la place Saint-Paul à Liège, pour ce rassemblement du 1er mai.

A la tribune, devant 200 à 300 militants, le président du parti, Raoul Hedebouw, a présenté son parti comme "réelle alternative de gauche" et comme "un rempart contre l’extrême droite et les politiques libérales". Il a mis en avant une proposition de "taxe des millionnaires". Selon les estimations du PTB, la Belgique compte 37 milliardaires dont le Parti du Travail de Belgique voudrait taxer la fortune.

Raoul Hedebouw a aussi critiqué les partis de droite, Open VLD, MR et N-VA qui "défendent ouvertement les plus riches" et les socialistes qui "font de grandes déclarations de gauche le 1er mai, mais qui les mettent à la poubelle le 2 mai".

La Belgique, "enfer fiscal pour les travailleurs", "paradis fiscal pour les ultra-riches et les multinationales

© RTBF – T.D Quach

Raoul Hedebouw, le président du parti, a d’abord ciblé les "ultra-riches" et les "multinationales". Le PTB estime à 37 le nombre de milliardaires en Belgique. "Je parle des 1% de la population belge qui possèdent au total un patrimoine de 662 milliards d’euros", a expliqué Raoul Hedebouw.

Le PTB critique le fait ces "milliardaires paient 0% d’impôts sur les plus-values qu’ils font avec leurs actions" alors que "la Belgique est un enfer fiscal pour les travailleurs".

Le PTB entend dès lors faire contribuer ces "super riches" et propose une "taxe des millionnaires" de "1% sur les fortunes supérieures à 1 million d’euros, 2% au-dessus de 2 millions d’euros et 3% au-dessus de 3 millions d’euros". Cette taxe rapporterait, selon le PTB 8 milliards d’euros.

La proposition de loi est, explique-t-on au PTB sur la table du Parlement, mais "les partis de droite s’y opposent". "De Croo, Bouchez, De Wever : tous défendent ouvertement les plus riches", déclare Raoul Hedebouw. "Les socialistes, eux, affirment qu’ils font déjà contribuer les épaules les plus larges via ce que l’on appelle la taxe sur les comptes titres", relève le président du PTB, expliquant que les milliardaires ne sont pas concernés par cette taxe car ils ne placent pas leurs actions sur des comptes titres.

Les autres partis sont critiqués

Tour à tour, les autres partis sont critiqués par le président du PTB.

C’est le cas des socialistes flamands de Vooruit dont le président "Conner Rousseau fait déjà les yeux doux à la N-VA pour former une coalition en 2024" avec sa proposition de "punir les chômeurs au lieu de s’attaquer aux super-riches".

Les libéraux sont aussi dans le viseur du PTB. "Il y a évidemment sur notre chemin les libéraux comme Georges-Louis Bouchez et son Mouvement des Riches. Nous les combattrons toujours", affirme le président du PTB.

Regard tourné vers la gauche de l’échiquier politique belge, le président du Parti du Travail de Belgique égratigne le PS. "Le problème, c’est qu’il y a aussi les socialistes comme Paul Magnette. Ceux qui font de grandes déclarations de gauche le 1er mai, mais qui les mettent à la poubelle le 2 mai", déclare Raoul Hedebouw.

Le président du PTB a ensuite ciblé le monde politique, revenant sur l’affaire des compléments de pension qui a secoué les parlements récemment et épinglant les revenus des politiciens et plus largement sur les salaires des mandataires politiques. "Le fait que les politiciens gagnent 6000 euros nets par mois les rend déconnectés de la réalité des personnes qu’ils représentent", argumente Raoul Hedebouw.

Et de mentionner l’augmentation de l’âge de la pension à 67 ans en critiquant, une fois de plus, le PS. "Les socialistes avaient promis qu’ils ne monteraient dans un gouvernement que si l’âge de la pension était ramené à 65 ans. Pourquoi n’ont-ils pas tenu leur promesse ?", se demande Raoul Hedebouw.

Enfin, le discours du président du PTB est revenu sur le sort des travailleurs de Delhaize qui "mènent un combat sans relâche depuis plus de 8 semaines contre une multinationale". "Le combat des Delhaiziens est aussi notre combat à tous", a estimé le président du PTB, stigmatisant "la société des contrats précaires, de la flexibilité à outrance" et "où les conditions de travail reculent sans cesse".

 

 

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