Mais le bilan réel est bien plus lourd. L'institut des statistiques Rosstat, qui possède une définition plus large des morts de la pandémie, faisait lui état de plus de 350.000 décès à la fin juillet.
Le nombre de nouveaux décès et contaminations n'a cessé de grimper ces dernières semaines, battant régulièrement des records quotidiens.
Mercredi, 3589 cas ont été enregistrés à Moscou, la capitale, et 2187 à Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays. Depuis la mi-juin, la Russie est frappée violemment par le variant Delta du virus, plus contagieux.
Afin de préserver une économie fragile, le gouvernement n'a pas introduit depuis le printemps 2020 de mesures fortes à l'échelle nationale, comme un confinement, pour endiguer la propagation du virus. Le Kremlin considère que c'est aux autorités régionales de prendre les décisions.
Signe d'une inquiétude croissante, le passe sanitaire, nécessaire pour se rendre dans des restaurants ou des lieux accueillant des évènements culturels ou sportifs, a été réintroduit en octobre dans six régions. D'autres, comme Kaliningrad et la Tchouvachie, doivent suivre dans la semaine.
L'épidémie est renforcée par une campagne de vaccination laborieuse, le refus des autorités d'introduire des mesures sanitaires plus strictes, et le faible respect du port du masque au sein de la population.
Selon les chiffres du site spécialisé Gogov, moins de 30% des Russes sont actuellement complètement vaccinés, alors qu'il existe plusieurs vaccins nationaux.
La population se montre très méfiante à l'égard des vaccins élaborés en Russie et dont le Kremlin n'a cessé de faire la publicité, en particulier le Spoutnik-V qui a été lancé avant même l'achèvement des essais cliniques. Si des études semblent confirmer son efficacité, ni l'OMS ni l'EU ne l'ont encore approuvé.