Tous les matins au réveil, Mélina pratique le même rituel. Elle inspecte son corps pour évaluer l’étendue des plaques sur sa peau qui lui empoisonnent la vie depuis 5 ans. Certains jours sont meilleurs que d’autres. Lorsqu’une crise survient, la douleur et les démangeaisons sont difficiles à supporter. "On a l’impression d’avoir des brûlures sur le corps, à travers les vêtements, on sent que c’est chaud. On a envie de se gratter partout. On a envie de quitter son corps le temps que ça passe", explique Mélina.
Le psoriasis est une maladie encore peu connue qui touche 1 personne sur 30 en Belgique, selon l’ASBL Psoriasis-contact. Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique qui se manifeste par des taches rouges couvertes de squames sur la peau.
Au-delà des douleurs, Mélina souffre également de l’apparence physique de sa maladie. Même si la jeune femme a encore du mal à l’assumer, elle parvient tout de même de plus en plus à en parler. Elle publie parfois des photos d’elle sans retouches pour l’aider à s’accepter et se sentir moins jugée. Mélina aimerait que celles et ceux qui ont du psoriasis ne soient plus associé•e•s à des personnes stressées. "Tu as l’impression d’être responsable de ta maladie. Il y a un manque d’information pour ceux qui en souffrent".
Pourtant précise Mélina, le facteur héréditaire n’est pas à négliger. D’autant plus que sa cousine et sa grand-mère y sont également confrontées. Paradoxalement, cet encombrant héritage est aussi source d'espoir: "On ne guérit malheureusement pas du psoriasis. Maintenant, ça peut disparaitre comme c’est apparu. Je garde cet espoir qu’un jour ça va partir, comme c’est parti pour ma grand-mère", confie-t-elle.