Ce trésor de manuscrit est conservé à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, en version manuscrite et imprimée.
Outre le titre, la page de couverture du manuscrit nous donne les précieuses indications sur la genèse de l’œuvre, sa date de composition, 1680, et sur sa diffusion.
Buxtehude écrira cette œuvre pour le temps Pascal, et dédie l’œuvre à son "véritable ami", Gustav Duben, directeur de la musique de sa très gracieuse majesté le roi de Suède.
Buxtehude a 43 ans lorsqu’il compose cet ensemble de sept cantates. Pour ce cycle, il s’est laissé inspirer par des poésies spirituelles du Moyen Âge, attribuées à Bernard de Clairvaux, mais en réalité, probablement dues à un moine cistercien du XIIIe siècle.
Buxtehude n’en conserve que des extraits, et les introduits chaque fois par une citation biblique faisant référence à la partie du corps concernée.
La dévotion aux plaies du christ souffrant est fort ancienne. Elle a d’abord compté cinq plaies, pas toujours les mêmes d’ailleurs, puis a été portée à sept, pour retrouver le chiffre symbolique par excellence. Le Membra Jesu nostri est une méditation, découpée en sept cantates, en sept moments, dont la totalité dure un peu moins d’une heure.
Le poème de "Membra jesu nostri" évoque la compassion dont est saisie l’âme chrétienne devant chacun des membres blessés de son sauveur.
En un grand mouvement ascensionnel, la méditation part de la terre, avec les pieds que les clous ont transpercés, pour s’élever vers le ciel, jusqu’à la face sublime du Christ mourant, regardant le monde, avec un temps particulièrement intense sur le cœur de l’homme crucifié.
Ces sept cantates évoquent donc tour à tour les pieds, les genoux, les mains, le flanc, la poitrine, le cœur, et la face. Ces plaies symbolisent la victoire sur la mort, la résurrection, l’accès à l’élévation.