Il y a la mère, la maman, la terre natale que l’on quitte en laissant tout derrière soi et puis, il y a la mer, celle que traversent tant de migrants au péril de leur vie.
"Mères d'exil-regards d'artistes", c'est la nouvelle exposition que la Cité Miroir à Liège propose du 18 février au 28 mai.
Bruits de vagues, cris de mouettes… D’emblée, le décor sonore est planté et le regard du visiteur est happé par 115 emblématiques gilets de sauvetage, suspendus en différents endroits de l’exposition. "C’est aussi symbolique car, pour les artistes, la création est aussi une bouée de sauvetage" souligne Jean-Michel Heuskin, directeur de la Cité Miroir "Ils ont souvent dû fuir leur pays précisément parce qu’ils sont artistes, parce que persécutés par des dictatures et par ailleurs, l’objectif de cette exposition est de montrer à quel point la création artistique est un outil extraordinaire de contestation et de résistance".
Peintures, sculptures, photographies, installation ou encore BD. Au total, ce sont 60 oeuvres qui sont exposées. Celles-ci ont été réalisées par 30 artistes de 15 nationalités différentes. Vingt d’entre eux sont issus de l’Atelier des artistes en exil. Une structure d’accueil basée à Paris et à Marseille pour les artistes victimes de guerres et de discriminations raciales, sexuelles, religieuses ou politique.
"Quand on est exilé, c’est comme si on n’avait pas de sol sous nos pieds" fait remarquer Maryam Samaan, palestinienne née à Damas, apatride. La question de l’identité est au cœur de son œuvre : une multitude de personnages faits de métal et de papier mâché, ballottés dans le vide.