Pour ses recherches, Francesca Gino – professeure associée à la Harvard Business School – a étudié la productivité des employés d’une banque japonaise pendant deux ans et demi. Elle a ensuite corrélé ses données avec des statistiques météorologiques sur la même période.
Le résultat est sans appel : l’été, la productivité fond comme neige au soleil. Plus les journées étaient maussades, le temps couvert et la visibilité réduite, plus les employés de bureau étaient productifs.
À l’inverse, plus la météo était clémente, le ciel clair et ensoleillé, moins les travailleurs étaient efficaces. De là à penser qu’on est plus actif en Norvège qu’à Espagne, il n’y a qu’un pas. Pourtant on dit que l’abondance de lumière naturelle et de vitamine D est bonne pour le moral.
Malheureusement pour l’entreprise, cette motivation exacerbée n’est pas compensée par les doux travers de la période estivale : pauses déjeuner plus longues, distractions extérieures, pression collective moins forte… D’ailleurs, une étude de Robert Half indique que le manager n’est pas dupe : 45% d’entre eux pensent que leurs équipes sont un peu ou beaucoup moins productives l’été.
Alors pourquoi se sent-on pourtant moins productif en hiver ? Ce phénomène serait davantage lié aux saisons et à la luminosité, qu’à la météo elle-même.
En effet, les recherches en chronobiologie soutiennent l’idée qu’en hiver, nos besoins et nos préférences en matière de sommeil changent. Or, les contraintes de la vie de bureau sont particulièrement inadaptées pendant ces mois : il faudrait dormir plus, et travailler moins, comme le faisaient nos ancêtres. Ce mode hivernal 'soporifique' joue effectivement sur notre motivation et sur notre état de santé de manière générale.