Les yeux émerveillés comme ceux d’un enfant qui nous montrerait sa cachette secrète devant laquelle ses parents seraient passés mille fois sans y prêter attention, Jo Heyvaert nous ouvre la porte discrète, quasiment invisible, qui mène à son modeste Royaume caché. Tout là-haut, au dernier étage de la Monnaie, là où les places sont les moins chères tout en offrant une vue plongeante et vertigineuse sur la scène, il nous dévoile une pièce de quelques mètres carrés à peine où il officie les soirs de représentation.
Passionné depuis sa plus tendre enfance par les langues, le chant et l’opéra, il exerce à la Monnaie un travail méconnu, combinant dans une belle harmonie ses multiples qualités : celui de surtitreur. Complexe et varié, il consiste, en gros, à imaginer, mettre en place et assurer les surtitrages qui apparaissent en direct et dans les deux langues nationales sur des écrans disséminés aux quatre coins de la Monnaie, les soirs de représentation. "On essaie de ne pas trop charger les écrans pour donner au public l’information nécessaire à la compréhension du spectacle", explique notre interlocuteur. Il faut qu’il puisse pleinement en profiter plutôt que d’entrer dans un travail mental de déchiffrage."