La cour d'assises de Bruxelles a prononcé, tard dans la soirée de vendredi, une peine de 20 ans de prison à l'encontre de Daniel Nsumbu, reconnu coupable de meurtre sur la personne de Dieudonné Bula, surnommé Dido, en mai 2019, dans le quartier Matonge à Ixelles. Elle a également prononcé une peine de 10 ans de prison à l'encontre de Maxime Kacou Koffi, coupable de coups et blessures volontaires prémédités, ayant entraîné la mort de la victime sans intention de la donner. La cour a ensuite prononcé des peines de travail de 300 heures à l'encontre de quatre autres hommes, coupables de coups et blessures volontaires prémédités sur la victime. Enfin, elle a prononcé la réclusion à perpétuité à l'encontre de Johan Bofane, qui faisait défaut et qui a été reconnu coupable de meurtre avec préméditation.
La cour et les jurés ont tenu compte, en ce qui concerne Daniel Nsumbu, de la "violence épouvantable" dont il a fait preuve, de son "rôle prépondérant", de ses "traits de personnalité antisociale", du fait qu'il est "impulsif et coléreux" selon les psychiatres, mais aussi de sa jeunesse marquée par l'absence d'un père, du fait qu'il s'est rendu à la police et des regrets qu'il a formulés. Concernant Maxime Kacou Koffi, juges et jurés ont également retenu ses "traits de personnalité antisociale", ainsi que sa capacité de transgression selon les psychiatres, de ses antécédents judiciaires, mais aussi de son entourage familial "peu soutenant", du fait qu'il s'est rendu, qu'il a formulés des regrets et de son insertion professionnelle. À propos des quatre auteurs des coups et blessures simples, ils ont pris en considération leur rôle limité dans les faits. Pour Roger Balaka Wenge, ils ont retenu ses antécédents judiciaires mais ont relevé qu'il avait montré de la compassion à l'égard de la famille de la victime et qu'il ne s'est plus "manifesté par un quelconque comportement culpeux". Pour Brito Da Silva et pour Adri Nsumbu-Sengele, juges et jurés ont retenu les mêmes éléments ainsi que leurs "efforts pour se réinsérer professionnellement". Pour Ngimbi Massamba, ils ont aussi mentionné le fait qu'il ne s'est plus "manifesté par un quelconque comportement culpeux", mais aussi qu'il était inséré professionnellement dans le monde de la musique. Enfin, pour ce qui concerne Johan Bofane, qui faisait défaut, magistrats de la cour et jury populaire ont pris en compte son rôle primordial dans les faits et sa fuite en République démocratique du Congo.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le jury d'assises a rendu un verdict en établissant le rôle de chacun des sept accusés dans l'agression commise sur Dieudonné Bula, le 26 mai 2019, dans une galerie commerciale du quartier Matonge à Ixelles. Il a tout d'abord considéré qu'ils se sont tous, "de manière concertée", rendus à Matonge ce jour-là vers 18h00, "pour aller en découdre avec Dieudonné Bula et ses amis". Ils sont partis ensemble à bord de deux véhicules, en se suivant dans les tunnels de la capitale, ont stationné côte-à-côte dans le quartier Matonge, avant d'aller se garer et d'entrer dans la galerie commerciale en deux groupes par les extrémités de cet axe couvert. Le jury a considéré que Daniel Nsumbu, en aveu d'avoir porté les coups de couteau qui ont été mortels pour la victime, était coupable d'un meurtre. S'il n'a pas prémédité de donner la mort, il a néanmoins dû savoir qu'en utilisant un couteau et en portant des coups dans l'abdomen de la victime avec force, les conséquences pourraient être irréversibles. Le jury a par ailleurs estimé que Johan Bofane, qui faisait défaut et n'a présenté aucune défense, était coupable de meurtre avec préméditation. Quant à Maxime Kacou Koffi, le jury a estimé qu'en portant un coup de matraque à la victime alors qu'elle fuyait, gravement blessée, il a contribué à son décès mais sans avoir eu l'intention de la tuer. Concernant les quatre derniers, Roger Balaka Wenge, Brito Da Silva, Ngimbi Massamba et Adri Nsumbu-Sengele, les jurés ont établi qu'en ayant été présents pendant la bagarre, sans se désolidariser des autres, mais sans avoir vu les coups de couteau, ils ont été co-auteurs de coups et blessures.
Le 26 mai 2019 vers 18h30, Dieudonné Bula, surnommé Dido, a été violemment agressé dans une galerie commerciale du quartier Matonge à Ixelles. Les images de caméras de vidéo-surveillance montrent sept hommes entrer dans cette galerie puis, quelques minutes plus tard, la victime sortir en courant avec une plaie saignante à l'abdomen. Elle est poursuivie par celui qui sera identifié comme Daniel Nsumbu, qui lui porte des coups avec une chaussette lestée d'un poids et qui tient un couteau dans l'autre main. Sont aussi à sa poursuite ceux qui seront identifiés comme Johan Bofane, armé d'un revolver et lui donnant un coup de pied, et Maxime Kacou Koffi, qui lui donne un coup de matraque sur le dos. Dido est décédé à l'hôpital le lendemain des faits, des suites de ses blessures par arme blanche.