Meurtres de journalistes : un tribunal populaire à La Haye demande des comptes aux gouvernements

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Par Belga

Un tribunal populaire s'ouvre mardi à La Haye, aux Pays-Bas, pour demander des comptes aux gouvernements pour le meurtre de journalistes, indique dans un communiqué le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui co-organise l'événement avec Free Press Unlimited (FPU) et Reporters Sans Frontières (RSF).

Jusqu'au 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, cinq audiences sont organisées afin d'analyser l'impunité dont bénéficie la plupart des meurtriers de journalistes. Selon le CPJ, plus de 1.400 journalistes ont été tués dans le monde depuis 1992 et dans huit cas sur dix, les meurtriers s'en sont sortis sans poursuite judiciaire.


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L'audience d'ouverture se tient ce mardi, en cette Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Elle servira essentiellement d'introduction tandis que les suivantes se pencheront sur trois meurtres commis dans trois pays différents.

Sri Lanka, Mexique, Syrie

La procureure principale, l'avocate des droits humains Almudena Bernabeu, remettra mardi officiellement à un panel de juges l'acte d'accusation, qui comporte des charges à l'encontre des gouvernements du Sri Lanka, du Mexique et de la Syrie pour avoir failli à rendre justice pour les meurtres des journalistes Lasantha Wickrematunge, Miguel Ángel López Velasco et Nabil Al-Sharbaji.

Chacun de ces cas est marqué par une impunité continue, reflétant un schéma plus large de violences à l'encontre des journalistes

"Chacun de ces cas est marqué par une impunité continue, reflétant un schéma plus large de violences à l'encontre des journalistes. En documentant ces cas en détails, la façon dont les États ont manqué à leurs obligations internationales pour la protection des droits humains sera illustrée, ainsi que l'impact de l'impunité sur les victimes, les communautés de journalistes et les sociétés", pointe le CPJ.

Treize témoins seront invités à la barre, dont Maria Ressa, lauréate du Prix Nobel de la Paix, qui parlera des menaces auxquelles elle est confrontée en représailles de son travail de journaliste. Le fils de la journaliste maltais assassinée Daphne Caruana Galizia viendra aussi délivrer son témoignage, comme Hatice Cengiz, fiancée du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi.


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"Je participe pour révéler la vérité sur la façon dont les journalistes sont visés par des gouvernements illégitimes qui ont tant à cacher. Le monde a besoin de connaître les faits et les besoins réels pour protéger la presse libre", a déclaré Hatice Cengiz.

"Il est temps que les États rendent des comptes", a prévenu Almudena Bernabeu.

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