Le 8/9

Michel Boujenah fait des adieux émouvants à ses personnages emblématiques dans son nouveau spectacle

Michel Boujenah, pour "Les adieux magnifiques"

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Par François Saint-Amand via

Michel Boujenah était l’invité du 8/9 pour présenter son spectacle Les adieux des Magnifiques. Il reprend une dernière fois ses personnages fétiches créés en 1984 pour un instant drôle et touchant qui bouleverse toutes les générations.

Dans ce one-man-show, Michel Boujenah dit au revoir à trois personnages qu’il aime tant : Maxo, Julot et Guigui, ses trois petits vendeurs de pantalons.

Avec l’arrivée d’internet, le décalage entre Les magnifiques et leurs petits-enfants est colossal. Les trois héros craignent qu’on ne se souvienne pas d’eux dans les générations futures. Heureusement, ils n’ont pas dit leur dernier mot et comptent bien laisser des traces !

Les adieux des magnifiques est une histoire de transmission générationnelle qui passe par le rire et l’humour !

En spectacle le 22 septembre à Bruxelles au Centre Culturel d’Uccle.

Un spectacle drôle et bouleversant

Michel Boujenah rassure tout de suite ses fans : non ce spectacle n’est pas celui de ses adieux définitifs à la scène, seulement à ses trois papys franco-tunisiens créés en 1984.

"J’ai plein de projets, mais à un moment donné ce n’est pas bien de faire le combat de trop. Ce sont des personnages que j’adore, j’avais envie de les confronter aux générations d’aujourd’hui, donc leurs petits-enfants" explique le comédien de 69 ans.

Dans ce spectacle, l’humoriste jongle entre le rire et l’émotion. Le choc des générations entre Maxo, Julot et Guigui avec leur descendance engendre des réflexions aussi drôles que dramatiques. Un des petits-enfants remarque ainsi : "Aujourd’hui on a le préservatif pour le sida, le masque pour le corona, il ne nous reste plus qu’un orifice pour tenir le coup".

Bouleverser le public en le faisant passer du rire aux larmes, c’est évidemment le style Boujenah. "C’est comme ça que je suis fabriqué. C’est naturel chez moi. Je suis drôle jusqu’au moment où je suis triste, ou triste jusqu’au moment où je suis drôle. Dans mon écriture cela vient comme cela" confie-t-il.

Le choc des générations

Michel Boujenah dépeint la société actuelle dans Les adieux des magnifiques, mais aussi l’héritage laissé par les anciens.

Il évoque notamment le quotidien des nouvelles générations bousculé par les catastrophes et la technologie. Un des petits-fils des Magnifiques craint de sortir à cause de la pollution, du coronavirus ou des attentats. Sa solution pour se protéger quand il doit aller chercher à manger ? Se balader en scaphandre. Autre quotidien déconcertant, celui d’une fille mariée 5 fois et qui a eu 3 enfants par union, auxquels elle ajoute les beaux-enfants de ses conjoints. Pour tous les reconnaître, elle a acheté un logiciel de reconnaissance facial.

"C’est le résultat des modes de vie qui ont changé. Mes personnages qui ont 80 balais sont confrontés à tout cela" indique-t-il.

Maxo, Julot et Guigui doivent aussi composer avec le langage employé par les jeunes qu’ils ne comprennent absolument pas. "On a tous des histoires particulières, des racines. Si on se coupe de cela on est mort. Mais cela ne veut pas dire pour autant que la nouvelle langue des jeunes est nulle. Je ne la critique pas, elle est différente" nuance-t-il.

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Jouer 'presque' une dernière fois seul sur scène

Les adieux des magnifiques signe en tout cas l’envie d’un changement d’environnement de travail pour Michel Boujenah.

Le comédien a voulu rejouer une dernière fois ses trois personnages fétiches alors qu’il enchaînait les représentations de L’Avare à Paris, dans la peau du célèbre Harpagon.

"Un matin je me suis réveillé et Maxo, Julot, Guigui mes 3 grands-pères me manquaient terriblement. Et je me suis mis à écrire. Je répétais L’Avare en même temps […] cela m’a fait du bien de retrouver les gens, de ne pas être tout seul. La première fois que je jouais seul, je pensais que cela durerait 3 mois, cela a pris 40 ans. Me retrouver au théâtre avec d’autres (dans L’Avare) cela m’a bouleversé. Je ne veux pas arrêter de jouer seul sans leur dire adieu aux Magnifiques" dévoile-t-il.

Michel Boujenah proposera parfois encore un seul en scène, mais de manière ponctuelle. La raison ? Il est fatigué du passage euphorique de la scène au silence des coulisses dans ses one-man-shows. "Dans 5 mois j’ai 70 ans. Jouer (seul) sur scène c’est très violent physiquement et aussi dans la tête. J’adore cela mais ce que je viens de vivre, j’ai joué 86 fois L’Avare à Paris, c’était tellement bien, rien que d’être avec tout le monde dans les coulisses à raconter des histoires drôles avant de jouer" confie-t-il.

Du lundi au vendredi, retrouvez l’invité du jour dans Le 8/9 à suivre sur VivaCité et en télé sur La Une. Pour connaître le programme de la semaine, c’est par ici.

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