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Michel Cymes : "Les gens me disent : 'vous êtes mon médecin de famille'"

Le Mug d’ouverture

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Il a raccroché sa blouse blanche, c’était son ultime consultation. Bien caché derrière sa carrière médiatique et le succès qui le surprend toujours, Michel Cymes a avant tout été un médecin et chirurgien ORL dans un grand hôpital parisien. Les rôles ont été brutalement inversés lorsqu’on a lui diagnostiqué un cancer. Le Mug se met au chevet de Michel Cymes pour son nouveau livre Rien n’est impossible. Mon histoire pourrait être la vôtre aux éditions Stock.

Ce livre est différent de tous mes autres livres. J’y aborde un sujet dont je m’étais toujours efforcé de garder les détails secrets : mon vécu.

Portrait du médecin, animateur en télévision et écrivain Michel Cymes
Portrait du médecin, animateur en télévision et écrivain Michel Cymes © Eric Fougère – Corbis

Au travers de ses animations d’émission radio et télé, avec son ton décontracté et humoristique, le toubib est parvenu à rendre sympathiques nos bobos et à dédramatiser les épreuves de santé. Une proximité avec les téléspectateurs qui s’est construite sur plus de 25 ans de présence sur les ondes ou en télévision. "Les gens me disent : 'vous êtes mon médecin de famille !'" confie-t-il d'ailleurs.

L’ombre de la Shoa sur une vie rayonnante

Au départ, le jeune Michel ambitionnait de devenir vétérinaire. Finalement ce sera la médecine, un choix qui s’est fait sous l’influence du lourd passé familial.

"J’adorais l’idée d’être médecin, d’être chirurgien. Le corps humain m’intéressait beaucoup. Mais c’était aussi le choix d’un métier prestigieux, pour que mes parents soient fiers de moi, car eux n’ont pas eu la possibilité de faire des études".

Issu d’une famille de juifs polonais émigrée à Paris en 1922, ses parents ont pu échapper au destin réservé aux Juifs, ce qui n’est pas le cas de ses deux grands-pères qui ont été exterminés à Auschwitz.

"Le poids des antécédents familiaux, la Shoa, le fait que les parents aient été cachés pendant la guerre, pour cette génération de juifs qui ont été pour certains déportés, ce n’est pas que l’on cherche une revanche, mais c’est avant tout l’envie de faire plaisir à ses parents".

Avec son livre précédent, Hippocrate aux enfer', il a mis sa popularité au service de la mémoire et a raconté les expériences que ces médecins nazis ont pratiquées sur des êtres humains, actes de barbaries innommables.

Lorsque le toubib devient un patient comme tout le monde

C’était il y a une douzaine d’années. Après une chute à ski, il passe une radio banale à l’hôpital où il officie et... on lui détecte un cancer.

"Ce jour-là je ne suis plus toubib. C’est comme si ma blouse avait disparu en un claquement de doigts, et que c’est l’homme et l’être humain qui prend le choc. Là je suis brutalement mis dans la peau du patient qui est en état de sidération. Votre cerveau est entièrement pris par 'Est-ce que je vais revoir mes gosses, est-ce que je vais avoir un avenir ? Dans combien de temps je vais mourir ?'. Pourtant, je suis médecin, j’aurais pu relativiser les choses, mais ce jour-là, j’ai fait comme tout le monde".

Il insiste sur l’importance du dépistage, car en France moins de la moitié des personnes qui sont invitées à passer les examens s’y prêtent. Une opportunité ratée, des vies qui peuvent être sauvées par quelques minutes de consultations.

Mais qu’est-ce que t’a fait pour mériter ça ?

Michel Cymes doute toujours de son talent d’animateur. Il pense que sa réussite est le fruit du hasard, de facteurs externes. Un autre mal lui a été diagnostiqué il y a bien longtemps, le syndrome de l’imposteur.

"Vulgariser la médecine, il y en a d’autres qui savent aussi bien que moi le faire. Pourquoi moi je suis le médecin préféré des Français ? Quand je suis élu animateur préféré des Français, je me demande de qui on parle ! Quand je suis dans le 'Journal du dimanche' dans le top 10 des Français préférés des Français devant Belmondo ou Zidane, mais qu’est-ce que t’a fait pour mériter ça ? J’ai cherché le succès, à être médiatisé, mais quand ça arrive, que l’on est mis en vitrine, j’ai mon cerveau qui part en vrille."

Une chose est certaine, son humour pince-sans-rire nous a divertis plus d’une fois, et on aimerait espérer un jour le voir compiler des anecdotes médicales dans un spectacle stand Up.

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