Journalisme chevillé au corps
Après avoir œuvré à la Gazette de Liège, Michel Konen a mené une longue carrière au sein de la RTBF : il y pratique notamment du journalisme de terrain ou en plateau. Avec un petit air de Philippe Noiret dans les années 80 ou en maître de cérémonie d’une soirée électorale en 94, voici quelques images d’époque :
Rédacteur en chef
Se dévouant corps et âme à l’information durant toute sa carrière, il ira jusqu’à occuper des fonctions de supérieur hiérarchique tel que rédacteur en chef du Journal Parlé des radios de la RTBF ou rédacteur en chef du Journal télévisé.
Avec son caractère entier, son tempérament et son humour, il aura notamment contribué à rapprocher les médias radiophoniques et télévisuels, donné un souffle à l’information, la rapprocher du public aussi… Il aura aussi été confronté à des événements historiques, comme les attentats du 11 septembre 2001.
Les années "La Libre"
En octobre 2003, il avait pris un congé sabbatique, qui a duré six ans. Pendant ce temps, il a travaillé au sein du groupe IPM en tant que directeur de rédaction de La Libre Belgique. Les années Konen à La Libre ont été marquées par plusieurs évolutions du journal, comme la politique des "Une" avec un sujet fort, la mise en place du cahier "La Libre 2" et l’évolution du format du quotidien.
Petit crochet politique
Michel Konen lors de la campagne du parti humaniste en 2010 :
"La RTBF lui doit beaucoup"
"Dans les tripes"
Lily Portugaels, ancienne directrice de la Gazette de Liège, se souvient publiquement sur sa page Facebook : "Sa disparition me touche comme celle d’un fils. Il était le premier journaliste que j’ai engagé dans ma carrière de directeur de journal […] Il avait le journalisme dans les tripes […] Partout il a laissé le souvenir d’une honnêteté à toute épreuve qui se traduisait dans un langage sans détour et toujours fidèle à ses principes […]".
Il avait le journalisme dans les tripes
Un caractère bien trempé
Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreux journalistes, qui ont eu son soutien au début de leurs carrières respectives.
"Il était pour moi fondamentalement important. J’entends encore sa voix, son rire. Je me souviens de ses coups de gueule, de sa compréhension aussi […]", se souvient Baudouin Remy, engagé lui aussi par Michel Konen à la RTBF.
"Stakhanoviste, c’était aussi un vrai homme de parole. Il pouvait être rude, mais était toujours attentif à la situation personnelle de l’un ou de l’autre. Il m’a par exemple beaucoup aidé lorsque ma maman était au plus mal", explique celui que Michel Konen a appelé pour mener l’émission Projet X, avec Christophe Deborsu.
Exubérance
Fonceur, tonitruant et de nature pas très procédurière, celui qui était comparé parfois à un char d’assaut "en imposait" pour de nombreuses personnes qui l’ont côtoyé. Cette personnalité, experte notamment de la politique belge, "avait une vision de l'information". Faite d'exigence -parfois d'intransigeance aussi-, il pouvait défendre bec et ongle ses journalistes face aux pressions extérieures. Une nature forte, pugnace - et à la sonnerie de téléphone parfois déroutante-, qui n’hésitait pas à bousculer et à faire réfléchir. "C'était un homme attachant. Humain, et dans le métier, il voyait juste, vite et clair", résume Baudouin Remy.
Il ne mettait pas le pied dans la porte, il enlevait la porte
"Toute une époque, une histoire. Cette nuit je pleure un ami, une vie", écrit André Urbain (ancienne figure de la RTBF). "A la fois sanguin et tendre", "Toujours honnête, et à la recherche de solutions", peut-on lire aussi sur la toile.
Toujours honnête, et à la recherche de solutions
"Il connaissait, il maîtrisait l’écrit, la radio et la Tv. Déjà la multi disciplinarité mêlée à un sens aigu de l’information et à l’exigence de la précision. Sous sa carapace de journaliste, il y avait aussi un bon vivant, festif et amusant […]" a posté quant à elle la journaliste Dominique Demoulin (RTL-TVI).
Un épicurisme mis en exergue par beaucoup. Originaire de Malmedy, on le voyait régulièrement au carnaval, le Cwarmé. Très proche de sa famille, de ses filles et de ses petits-enfants, Michel Konen, c’était un tempérament jovial. Gastronome et voyageur, il marqua son environnement partout où il passait.
Réécoutons la voix belle et grave de Michel Konen dans ce sujet JT :
Ce grand professionnel va sans aucun doute rejoindre d’autres grands noms de la rédaction comme Frédéric François, René Thierry ou encore Jean-Pierre Gallet, décédé l’an dernier. Michel Konen était marié, il avait deux filles et était plusieurs fois grand-père.