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Michel Verschueren, l’as de la punchline : "J’ai fait signer Lozano sur un sous-verre de bière"

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Michel Verschueren laissera un souvenir fort auprès des suiveurs du football belge. Décédé à l’âge de 91 ans, l’ancien directeur sportif du Sporting d’Anderlecht était unique en son genre. A la fois âpre en négociation et déterminé, il n’avait pas son pareil pour se fendre de répliques acerbes. Morceaux choisis.

"Il n’y a pas de Gueuze, ici !"

En 1983, Michel Verschueren part en visite à Aston Villa. Il appelle son président pour lui faire part d’une idée qui pourrait renflouer les caisses anderlechtoises. "Ils ont des loges, ici !", dit Verschueren. "Tu es sûr que tu n’as pas bu un verre de trop ?", lui rétorque Constant Vanden Stock. "Non, il n’y a pas de gueuze ici !", répond-il, en bon sympathisant du savoir-faire brassicole bruxellois. Il importe l’idée des loges, tout en érigeant un le restaurant Le Saint-Guidon, longtemps titulaire d’une étoile au guide Michelin.

"Ce que Rensenbrink avait dans son pied gauche, Lozano l’avait dans les deux"

Les anecdotes concernant le transfert de Juan Lozano sont savoureuses : "Tout le monde parle de Rensenbrink, mais ce que Robby avait dans son pied gauche, Juan l’avait… dans les deux. "On me téléphone un soir de Washington, le club était en liquidation et on me propose Lozano pour renflouer les caisses. Nous n’avions pas beaucoup de temps, le mercato allait se refermer. La première offre était de 24 millions de FB. Je vais chez Mr Constant : ‘Non, Verschueren, ce n’est pas budgetisé.’ Le prix baisse à 18 millions, même réponse de mon Président : ‘Rentre chez toi, Verschueren.’ J’ai désobéi, je ne suis pas rentré chez moi, j’ai bossé tout le week-end pour faire baisser le prix… à 12 millions. ‘Encore toi, Verschueren !’, me dit Mr Constant. Et quand je lui dis 12 millions, il fait ses grands yeux : ‘Prends, tout de suite !’ J’ai vite décollé pour Washington, on a signé le contrat dans l’aéroport sur un carton de bière ! Un carton Belle-Vue ? Je ne sais plus (rires). "

 

"Anderlecht, c’est comme le CVP : il revient toujours au pouvoir"

Ebranlé par le scandale de Nottingham Forest, Michel Verschueren reste cependant à flot, tout comme le Sporting d’Anderlecht qui ne sera que peu longtemps affecté sportivement par les accusations de corruption. Ce qui fait dire à Verschueren : "Anderlecht, c’est comme le CVP : même après avoir connu des difficultés, il revient toujours au pouvoir." Le CVP, ancien nom du CD&V, a historiquement toujours gouverné en Flandre. "Mister Michel" s’est quant à lui essayé à la politique sous les couleurs de l’Open-VLD, manquant de peu une élection en tant que député.

"Les vacances, c’est aller au tirage au sort de la Coupe d’Europe à Nyon"

Acharné de travail, Verschueren a la réputation de travailler avec les rideaux baissés, et de ne jamais s’éloigner longtemps de son bureau sur lequel trône la plaque "Welcome to the office of Mister Michel". Il aurait ainsi déclaré que les vacances, pour lui, c’était d’aller assister au tirage de la coupe d’Europe au siège de l’UEFA à Nyon, en Suisse, où il aimait rappeler qu’il était sans doute le plus expérimenté des dirigeants sur place.

"Anderlecht faisait déjà des transferts quand le Daring et l’Union jouaient aux cartes"

Fier de ses couleurs, complice avec Constant puis Roger Vanden Stock, Verschueren a toujours revendiqué le leadership du Sporting à tous les points de vue. Y compris sur le plan des transferts : "Anderlecht faisait déjà des transferts quand le Daring et l’Union jouaient encore aux cartes", a-t-il dit, pour expliquer la supériorité des Mauves sur les autres clubs bruxellois.

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