L’accueil des migrants secourus en Méditerranée par des navires humanitaires provoque des tensions entre la France et l’Italie. En jeu, le mécanisme européen de répartition des migrants arrivés sur les côtes sud de l’Europe.
Ces derniers jours, de nombreux migrants cherchant à rejoindre l’Europe ont pu atteindre les côtes italiennes sur leurs embarcations. Mais beaucoup se sont retrouvés en difficulté et ont été sauvés par des bateaux affrétés par diverses organisations humanitaires. Certains ont pu débarquer dans des ports italiens, mais Rome refusait de laisser accoster l’Ocean Viking avec à son bord 230 migrants, dont 57 enfants.
Bras de fer entre Rome et Paris
Après 20 jours en mer, ce sera finalement la France qui les recevra. "A titre exceptionnel", précise le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui critique vertement le "choix incompréhensible" de l’Italie de ne pas les accepter. "Il n’y a pourtant aucun doute au regard du droit international et du droit de la mer que c’était à l’Italie de désigner immédiatement un port sûr pour accueillir ce bateau", a dit le ministre.
Le ton est à la crise, la France promet de "tirer les conséquences" de l’attitude italienne. En guise de protestation, Paris a déjà décidé de suspendre immédiatement l’accueil prévu cet été de 3500 réfugiés actuellement en Italie.
Que deviendront les migrants accueillis en France ? Un tiers des migrants à bord seront relocalisés en France, selon Gérald Darmanin, mais ceux qui ne répondront pas aux critères de demandeurs d’asile "seront reconduits directement".