Parmi les courses de légende, Milan-Sanremo 1910 occupe une place de choix, de par l’extrême difficulté de cette épreuve rendue laborieuse par les conditions météorologiques.
Au terme d’une épopée que seuls les temps héroïques du cyclisme peuvent nous créer, le Français Eugène Christophe s’impose, après avoir roulé 290 kilomètres sous des conditions dantesques et glaciales, avec parfois 20 centimètres de neige sur la route. Seuls 4 coureurs termineront officiellement cette classique, que beaucoup considèrent comme la plus difficile de l’histoire.
Quelques mois après avoir franchi pour la première fois les Alpes pour disputer le Tour de Lombardie 1909, Eugène Christophe retourne en Italie pour courir l’édition 1910 de Milan-Sanremo. Il est sous contrat avec la firme de cycles Alcyon, qui lui verse 100 francs par mois. C’est insuffisant pour que le Français vive à 100% de son sport. Il continue donc à exercer sa profession de serrurier durant l’hiver. L’appel de l’Italie en ce mois d’avril 1910 répond à une solide motivation. La course s’est forgé une solide réputation en 3 ans.
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Ainsi, il part le 28 mars pour la botte italienne, le lendemain de sa 3e place dans Paris-Roubaix, remporté en 1910 par Octave Lapize, au sprint devant le Belge Cyrille Van Hauwaert. Arrivé à Milan, il reconnaît les 30 kilomètres de la route qui va jusqu’à Pavie. C’est tout ce qu’il reconnaîtra du parcours avant de s’élancer le 3 avril.
Le temps, au beau fixe au début de la semaine, se dégrade fortement. Le directeur sportif de son équipe lui annonce la veille que le terrible Passo del Turchino est sous la neige. Il est question de ne pas l’emprunter. Un temps demandée par certains coureurs, l’annulation de la course n’est pas à l’ordre du jour et le col des Apennins sera bien gravi pour les concurrents.