L’abattage des arbres de ce petit bois d’environ deux hectares au cours de l’été 2021 a suscité l’émoi dans le voisinage. "Ça a résonné dans tous les coins et un tronc de plusieurs centaines de kilos qui s’abat, ça fait vivre tout le quartier, au propre comme au figuré, témoigne Christian Dechentinnes, porte-parole de l’association de riverains. Je pense que "massacre à la tronçonneuse" est la meilleure comparaison qu’on puisse faire". Mais ce que déplorent surtout de nombreux habitants du quartier, c’est qu’aujourd’hui le bois, qu’ils considéraient comme un poumon vert et un refuge pour la biodiversité, ait aujourd’hui fait place à une prairie. "Les conditions de replantations doivent être respectées et ce n’est pas le cas", déplore le riverain. Il fait référence aux permis octroyés pour l’abattage. Le petit bois est repris au plan de secteur comme zone d’aménagement communal concerté (ZACC).
De 2500… à 40 plants
Le premier permis avait été délivré par la commune de Lasne et concernait quelques conifères atteints de scolytes. La commune autorisait leur coupe, ainsi que celui de quelques autres spécimens de résineux, mais avait contraint le propriétaire à respecter plusieurs conditions, dont celle de reboiser la parcelle, conformément aux normes du Département nature et forêt de la Région wallonne (DNF), soit un reboisement assez dense de 2500 plants par hectare. Mais le propriétaire de la parcelle, que nous avons contacté, explique qu’au moment de l’abattage, le même DNF lui aurait recommandé d’abattre les autres arbres du terrain, des fueillus dont la stabilité risquait d’être mise à mal par la coupe des conifères. Sur base de cette recommandation, il a donc introduit un recours auprès du ministre wallon de l’Aménagement du territoire. Un nouveau permis d’abattage lui a été octroyé, pour mettre à blanc l’ensemble de la parcelle, mais assorti d’une nouvelle condition : replanter le nombre de bois coupés. Le propriétaire confirme s’être exécuté et avoir replanté quarante nouveaux spécimens après l’abattage.
Un procès-verbal dressé
Le propriétaire avait un an pour procéder à cette replantation. Contrairement à ce que déclare le propriétaire, les riverains affirment, eux, n’avoir vu aucun nouvel arbre planté sur le terrain pendant cette période. Ils s’en sont émus auprès des autorités communales. La police est venue constater la possible infraction, a dressé un procès-verbal et l’a transmis au Parquet de Nivelles. Ce dernier a analysé le dossier mais l’a renvoyé à l’administration communale, compétente dans ce genre de dossier. C’est donc à elle de déterminer s’il y a eu, oui ou non, infraction et, le cas échéant, d’imposer au propriétaire de reboiser la parcelle. Il nous revient qu’elle n’a pas encore tranché.