On n'est pas des pigeons

Mobilité : Et si la crise était le bon moment pour repenser le modèle dominant du " tout à la voiture " ?

Par Céline Liegeois

Devant la hausse des carburants qui n’en finit pas, certains automobilistes ont décidé que le moment était venu de changer leurs habitudes. Mais troquer sa voiture contre un abonnement de bus ou de train, ce n’est pas possible pour tout le monde. 

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Alors si l'on veut laisser son véhicule au garage, il faut trouver d’autres options. Et si la flambée des prix était l’occasion de repenser sa mobilité ?

La trottinette

Electric scooter on a country road.
Electric scooter on a country road. © Tous droits réservés

Aurélie Maroye a la chance de travailler à quelques kilomètres seulement de son domicile. Depuis plusieurs semaines, elle se rend au travail à trottinette. Son trajet lui prend 15 minutes au lieu de 5 en voiture. Bien sûr, il a fallu investir. 350 euros pour la trottinette, 40 euros pour le casque, et pour jouer la carte de la sécurité maximale, la jeune femme a acheté un sac à dos connecté à 80 euros qui indique aux automobilistes ses intentions sur la route. Vu la faible distance, et la nécessité de conserver une voiture pour les courses ou véhiculer ses enfants, le gain financier n’est pas extraordinaire, mais "Je fais moins de pleins sur le mois, c'est tout bénéfices. La trottinette charge la nuit, ce sont des petites économies bout à bout". Et il y a surtout le côté ludique de la trottinette, le plaisir du bol d’air avant ou après le travail, et il faut reconnaître que par beau temps, la traversée de la campagne beaurinoise est plutôt agréable.

Le télétravail

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Aurélie Clamot travaille à Bruxelles. Avec les transports en commun, elle passerait deux heures dans les transports de porte à porte pour se rendre au boulot. Avec la reprise du travail en présentiel, la jeune femme envisageait de retourner au bureau trois jours par semaine. La hausse des carburants est passée par là, et elle a revu son choix. Sa voiture roule au LPG, une aubaine, ce carburant reste nettement moins cher que le diesel, mais il a tout de même vu son prix exploser ! Ce sera donc trois jours à la maison en télétravail, et deux à Bruxelles avec les collègues. Et c’est toute l’organisation quotidienne qui est repensée. Plus de déplacements inutiles, Aurélie rentabilise ses trajets, et réfléchit à deux fois avant de saisir ses clés de voiture.

... on se rend compte qu’avant, nous n’avions pas de bonnes habitudes. On fait énormément de trajets inutiles.

Une véritable prise de conscience, motivée par le coût des carburants, qui à son niveau, fait aussi du bien à la planète"Maintenant que l’on se penche sur la question, on se rend compte qu’avant, nous n’avions pas de bonnes habitudes. On fait énormément de trajets inutiles." Beaucoup de bon sens, surtout, qui à la fin du mois, fait la différence.

Le coworking

Business people working in creative office.
Business people working in creative office. © Tous droits réservés

Le télétravail, pour Erwan Durocher, est plutôt vécu comme une punition. Le jeune homme préfère de loin l’ambiance du bureau à la tranquillité de son domicile. Mais quand le siège de son entreprise a déménagé de Manage à Wavre, avec un collègue, ils ont opté pour une autre solution : le coworking.

Ce que j’économise, c’est du temps de vie. Je gagne deux fois 40 minutes par jour.

Chaque jour, ils se retrouvent dans un espace de travail partagé à La Louvière. Il a l’impression de venir au bureau, il peut partager les pauses-café avec d’autres travailleurs, mais sans avaler des dizaines de kilomètres chaque jour. L’abonnement est pris en charge par son employeur qui s’y retrouve financièrement, car c’était lui qui prenait en charge les frais de transport d'Erwan. Sa consommation de carburant est divisée par deux, et ce n’est pas le seul avantage. "Ce que j’économise, c’est du temps de vie. Je gagne deux fois 40 minutes par jour. Même sur mon temps de sommeil, je gagne une qualité incroyable !"

La monoroue

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Avec une fluidité déconcertante, Didier se faufile son son drôle d’engin, une monoroue, dans la circulation. Bien sûr, elle nécessite une période d’apprentissage, une certaine condition physique et une bonne dose de sang-froid pour se lancer en ville. Mais une fois le cap franchi, impossible de faire marche arrière, si l’on en croit cet adepteAutomobiliste, motard, cycliste, Didier a également testé la trottinette, mais c’est la roue qui a sa préférence. Parmi les avantages, nous retiendrons l’autonomie, presque une centaine de kilomètres, et surtout l’encombrement très réduit qui permet de l’emporter partout facilement et discrètement. 

... l’avantage principal, c’est l’intermodalité.

"Il y a aussi l’économie: je consomme environ 15 centimes d’électricité pour faire 100 kilomètres. Mais l’avantage principal, c’est l’intermodalité. C’est de pouvoir aller à Bruxelles en voiture ou en train, puis de changer de moyen de transport, éventuellement de monter dans un tram s'il se met à pleuvoir et de terminer le trajet avec la monoroue". Et ne parlez pas à Didier des limites d’un tel moyen de transport : il s’est rendu à Paris récemment.


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