Il faut rappeler que l’Europe sort d’une période de plusieurs années marquée par des taux d’intérêt très bas en raison de la politique monétaire fixée par la Banque centrale européenne. Depuis 2016, le taux de base de la BCE à 0%. C’est au cours de l’été 2022 que la Banque centrale a amorcé une politique de remontée des taux pour juguler l’inflation. Depuis juillet, les annonces de relèvement des taux se sont succédé.
Les différents taux d’intérêt directeurs de la BCE sont désormais compris entre 3% et 3,75%. La dernière augmentation remonte à février dernier.
Cette augmentation des taux directeurs, les taux de base, se répercute sur les autres taux appliqués aux produits distribués par les banques, notamment les crédits, dont les crédits hypothécaires.
Cela, combiné aux restrictions appliquées par les banques qui ne prêtent que moyennant un apport plus apportant de la part des emprunteurs, explique en partie la diminution des demandes de crédit. "On a quand même une capacité d’emprunt qui est moins bonne qu’avant, avec des taux qui ont quand même monté en flèche depuis un an. Il faut remonter très loin en arrière pour avoir une remontée des taux aussi rapide", réagit Mikael Petitjean, professeur de Finances à l’UCLouvain. "Pour les banques et pour les acquéreurs, c’est difficile à digérer", ajoute-t-il.
Ce contexte inciterait donc les candidats à l’achat d’un bien immobilier à plus de prudence. "Les gens semblent faire plus attention qu’auparavant", note Charline Gorez, porte-parole de Febelfin, la fédération belge du secteur financier. Le fait qu’il y ait moins de crédits hypothécaires, "ce n’est pas le signe d’une réticence du secteur à octroyer des prêts hypothécaires", assure-t-elle. Elle identifie plusieurs facteurs qui expliquent le moindre engouement des clients pour ces crédits : augmentation des prix des matériaux de construction, augmentation du coût final de la construction ou de la rénovation, inflation, prix élevé de l’énergie. "Ce sont tous des éléments qui peuvent peser sur l’envie de franchir le pas pour acheter ou pour rénover", estime Charline Gorez.