Mais le fossé tarifaire entre les deux pays n'est pas la seule raison qui le pousse à revenir. "Aux Etats-Unis, on pense que la qualité n'est pas la même ici, mais c'est faux", insiste-t-il.
"J'ai même l'impression que l'équipement et le laboratoire sont plus avancés que ceux de mon dentiste local."
Dans la ville voisine d'Andrade, en Californie, le parking près du poste-frontière se remplit tôt le matin. Les visiteurs sont assaillis par les rabatteurs dès leur sortie de voiture. "Bonjour, quelqu'un a besoin d'un bon dentiste aujourd'hui ?", lance en anglais un jeune Latino-Américain.
Une question répétée par trois concurrents sur le chemin pour atteindre le tourniquet interrompant le mur érigé par les Etats-Unis pour contenir les migrants mexicains. Mais ici, le trafic s'effectue dans l'autre sens, avec une simplicité déconcertante. Pas de papiers à présenter, pas de questions : seule une barrière et un écriteau annoncent l'arrivée à Los Algodones, "fondée en 1894".
Une dizaine de pas plus loin, le paradis médical se dévoile avec une pharmacie, un opticien et les premiers cabinets dentaires, devant lesquels une foule de personnes offrent leurs services. Quelques restaurants et boutiques de souvenirs parsèment également cet océan d'établissements médicaux.
Les touristes, des seniors pour la plupart, évoluent avec aise malgré les récentes violences rapportées ailleurs au Mexique. A l'instar de M. Barry, qui se sent "en sécurité" à Los Algodones. "Dans cette communauté, nous n'avons pas ce problème", abonde le docteur Rubio. "Nous vivons du tourisme et nous essayons d'en prendre soin."