Si pour les enfants, la difficulté c’est de parvenir à dire qu’ils sont homosexuels, pour les parents, c’est d’accueillir la nouvelle et d’ensuite faire à leur tour un coming out vis-à-vis de l’entourage. Tous parlent avec une profonde sincérité et se souviennent avec beaucoup d’émotion (et de gêne aussi parfois) de ce moment où ils ont eu le sentiment que "le ciel leur était tombé sur la tête", se demandant où ils avaient bien pu échouer, tout en ressentant une terrible aversion pour cette sexualité.
8 ans après que leur fils leur a dit l’indicible, Josiane et Jean-Paul, agriculteurs retraités de l’Aveyron, ont fait beaucoup de chemin. Ils se doutaient mais préféraient faire semblant de rien. Et ils l’avouent sans détour : ils ressentaient du dégoût pour les homosexuels. Alors, par amour pour leur enfant, ils ont voulu, chacun à leur rythme, avancer pas à pas pour soutenir Antony, depuis l’annonce faite à la famille jusqu’à défiler avec lui à la Pride à Paris. Le témoignage de ce couple est bouleversant et nous ramène à cette réalité qui semble évidente mais qui ne l’est pourtant pas toujours : l’amour gagne.
Paul a annoncé son homosexualité à sa maman Marie-Claude, ouverte et tolérante, mais il a mis un an à oser en parler à son père, symbole de force et de virilité. Marie-Claude évolue en politique et le coming out de son fils l’a amenée à s’engager auprès de jeunes dans l’association Le Refuge pour les aider à se sortir du carcan dans lequel ils sont emprisonnés et pour les accompagner aussi lorsque les parents les rejettent.
Jean-Marc, baba cool de la génération soixante-huitarde, raconte avec justesse comment il se croyait à l’abri de toute homophobie et comment l’annonce du coming out de sa fille Julie a ébranlé ses schémas de pensée. Lui aussi a fait du chemin jusqu’à réaliser la "normalité" de la vie de couple de sa fille.
L’histoire de Ouahida et de son fils Walid est douloureuse. Vivant dans le carcan d’une cité, les pressions et les menaces l’ont amenée à pousser son enfant à quitter le foyer à l’âge de 18 ans. Elle le regrette amèrement aujourd’hui même s’ils se sont retrouvés depuis plusieurs années. Elle a quitté cette cité et n’écoute plus les qu’en-dira-t-on.
Quant à Laure, elle est la maman de trois enfants, deux garçons et une fille, et elle a très mal vécu d’apprendre que tous les trois étaient homosexuels. C’est d’ailleurs encore compliqué aujourd’hui pour cette mère qui porte le poids de la culpabilité dans une famille où l’homosexualité est toujours vécue comme un tabou.
Mon enfant est homo est un documentaire aussi poignant qu’utile, car à travers ces histoires familiales singulières, on trouve des réponses à des questions qu’on peut se poser en tant que parents. Certains en sortiront peut-être plus ouverts d’esprit, moins effrayés, plus tolérants, plus aimants.
Rendez-vous ce lundi 14 mars dès 20h30 sur La Trois pour Regard sur avec Mon enfant est homo, suivi à 21h35 du doc Homothérapies, conversion forcée, qui est consacré aux thérapies de conversion qui sont malheureusement toujours répandues aux Etats-Unis et qui connaissent même une expansion au Canada et en Europe. Des docs en replay sur Auvio.