Mon toit est un jardin : les tapis de sédums fleurissent sur la maison

Au Pays des Collines, à Frasnes-lez-Buissenal, Christophe Derbaise est depuis longtemps un spécialiste des arbustes décoratifs et des graminées qu’il expose lors des foires aux plantes. Il développe maintenant une nouvelle activité. Sa pépinière produit des sédums pour toitures végétales.

Une douzaine de variétés de sédums ont été retenues pour la mise en culture. Déclinant des formes et couleurs différentes, ces plantes ont toutes des tiges et des feuilles charnues conservant de l’humidité dans leurs tissus. Elles sont capables de résister durant 8 à 10 semaines à la sécheresse. Si elles sont cultivées dans un substrat qui conserve de la fraîcheur, elles peuvent rester vivantes durant 12 à 15 semaines sans recevoir de l’eau. Ces variétés en mélange forment des mosaïques de textures et de couleurs de feuillages surmontées par les floraisons. Celles-ci s’élèvent à une vingtaine de centimètres de haut, puis sèchent et disparaissent. Une toiture végétale ne nécessite donc pas d’entretien.

Les sédums de la pépinière sont disponibles selon trois modes.

Fraîchement fauchés, de fins fragments sont destinés à être mélangés à du terreau pour être semés à la volée sur les toits où le substrat de culture a été disposé. Il est composé de 20% de terreau et de 80% de graviers de lave de différentes granulométries. Les sédums se bouturent et se développent. Leurs tiges qui s’allongent se marcottent. A terme, toute la surface sera couverte par un tapis dense.

Les sédums en petites mottes carrées sont destinés à la création de toitures végétales mixtes, en mélange avec des graminées et vivaces résistant bien à la sécheresse.

En tapis dans des plateaux de culture en plastique contenant du substrat et comportant un volume inférieur pour une réserve d’eau, ces surfaces s’assemblent sur le toit pour rapidement couvrir une surface importante.

Toute construction ne se prête pas à recevoir une couverture végétale. Il faut s’inquiéter au préalable de la charge que le toit va devoir supporter : 60 kg/m² pour une toiture extensive en mélange de plantes, 300 à 400 kg/m² pour une culture intensive. Un autre point essentiel : le toit doit présenter une imperméabilité parfaite et une résistance aux racines. Une bonne solution consiste à employer une bâche EPDM, comme celles utilisées pour la création des bassins de jardin.

Les toitures végétales présentent quantité d’atouts par rapport à l’évolution climatique.

• Une isolation : 20 à 30% par rapport au froid, 60-70% par rapport à la pénétration de la chaleur estivale dans le bâtiment, indique Chrsitophe Derbaise.
• Le tapis de sédums ralentit l’évacuation des eaux des pluies, diminuant le risque de saturation des réseaux d’égouttage en cas de fortes précipitations.
• Lors de la floraison, les sédums favorisent les insectes butineurs.
• L’esthétique des toitures contribue à la qualité de vie en milieu urbain.

Dans un jardin abandonné depuis des années, quelle vivace ornementale peut-on retrouver en pleine santé ? Un sedum d’automne. "Il est increvable."  C’est ainsi que beaucoup de pépiniéristes qualifient le Sedum spectabile. Au fil des ans, il forme des touffes de plus en plus larges de tiges épaisses garnies de feuilles charnues qui s’élèvent à cinquante centimètres de haut. À la fin de l’été, les inflorescences s’épanouissent en plateaux de petites fleurs continuellement visitées par les insectes butineurs, car la plante est mellifère.

Les feuilles disparaissent en hiver, mais les tiges ne doivent surtout pas être coupées car elles sèchent et restent dressées, assurant une présence décorative, surtout par temps de givre. Elles ne sont enlevées qu'au printemps, lorsque les nouvelles pousses font leur apparition au départ de gros bourgeons au ras du sol.

Maintenant appelé Hylotelephium spectabile, ce sédum se décline en une large gamme de variétés avec de magnifiques couleurs de feuillages et floraisons, dont des pourpres.