Belgique

Monde culturel : les auteurs belges francophones en situation de grande précarité

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© Getty

Près de 24% des auteurs et autrices de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 1000 euros, tandis que 66% déclarent avoir perçu moins de 500 euros mensuels nets, selon une étude inédite publiée mercredi par l’asbl Bela, en collaboration avec les principales fédérations professionnelles et organisations d’auteurs du secteur du livre. L’enquête, réalisée en mai et juin 2021 auprès de 485 répondants, est soutenue par la ministre de la Culture Bénédicte Linard.

 

Premier recensement

La population des auteurs et autrices francophones belges n’avait encore jamais fait l’objet d’un recensement exhaustif. L’étude montre ainsi que près de 56% des répondants sont des hommes (contre 44% de femmes), 68% ont plus de 46 ans et 43% résident à Bruxelles. Quelque 77% des personnes sondées sont actives dans l’écriture de textes, 30% dans l’écriture de textes illustrés, 25% dans l’illustration, 17% dans le dessin de bande dessinée et 14% dans le graphisme. Selon l’enquête, un grand nombre d’auteurs et d’autrices n’obtiennent pas un revenu suffisant qui leur permette de vivre de leur activité d’auteur, ce qui peut les contraindre à exercer d’autres activités (qu’elles soient artistiques ou pas) et à restreindre le temps consacré à leur création.

Ainsi, deux tiers des répondants (67%) disent disposer de revenus qui proviennent de sources multiples. Seuls 21% estiment avoir consacré plus de la moitié de leur temps à leur activité de création, déplorant ne pas pouvoir consacrer davantage de temps à l’activité à laquelle ils souhaiteraient en consacrer le plus. L’étude pointe par ailleurs une discrimination liée au statut d’auteur, suivi du genre. Bon nombre de participants font également état d’un manque de reconnaissance et de visibilité, tant auprès des institutions et des acteurs de la filière du livre que de l’entourage et de la société.

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Demandes d’aides

À cet égard, les auteurs et autrices demandent notamment d’être accompagnés par des agents afin d’accéder à la fois au marché belge et au marché étranger. Ces agents pourraient travailler de manière professionnelle à leur visibilité, mais aussi les aider à améliorer leurs revenus professionnels. Autre soutien professionnel appelé de leurs vœux : la mise à disposition d’attachés de presse travaillant avec et pour eux. L’étude conclut sur une note positive en relevant que lorsque les auteurs résument leur activité, c’est la passion qui est mentionnée le plus fréquemment, cette dernière constituant une motivation à continuer leur activité.

Pour la première fois en Belgique francophone, cette étude permet d’objectiver la réalité et d’apporter des réponses aux "fragilités structurelles" inhérentes aux conditions de travail des auteurs "particulièrement mis en difficulté par la pandémie", a souligné la ministre Linard. "Il est capital de soutenir les auteurs, car ils participent à la richesse culturelle de notre pays", a-t-elle ajouté. Bénédicte Linard s’est dite rassurée de voir que "les chantiers lancés en début de législature convergent avec les points d’attention relevés par l’étude, à savoir le besoin d’un accompagnement socio-professionel et de financements supplémentaires'".

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