Ca y est…il est là l’événement majeur de cette année athlétisme qui (report COVID oblige) verra ces mondiaux suivis un mois plus tard par des championnats d’Europe. Quelles sont les chances de notre imposante délégation à Eugene, au pays de l’athlé ? Trente athlètes défendront nos couleurs, dont 26 en compétition individuelle. Passage des troupes en revue.
Le bonheur des épreuves multiples
C’est évidemment ici que se portent beaucoup de regards. Nafissatou Thiam (double championne olympique) a perdu son titre mondial en heptathlon lors de la dernière édition (Doha 2019). La faute à une Britannique : Katarina Johnson-Thompson en feu cette année-là. Mais depuis lors, la Britannique a été blessée, a changé de coach et a bien du mal à retrouver son niveau. Si Nafi tient le sien, elle ne devrait pas rencontrer beaucoup d’athlètes capables de la décrocher. Anouk Vetter, la Néerlandaise, semble la mieux armée, sans oublier notre Noor Vidts (4e des derniers JO) mais qui a peu de repères cette année. Tant Nafi que Noor n’ont d’ailleurs disputé aucun hepta en préparation de ces mondiaux. Préférant se tester sur des épreuves individuelles. Mais Nafi a le sourire. Ses problèmes de dos l’ont, semble-t-il, lâchés. Le moral est donc au beau fixe. Ce qui n’est pas le cas de Thomas Vanderplaetsen qui a préféré renoncer au mondial. Insuffisamment en forme (après un an de rééducation), il se concentrera sur le rendez-vous européen du mois d’août.
Du 100 au 400, avec 5 athlètes sur le tour de piste
Pas de Belges sur 100m. Seule Imke Vervaet sera là sur 200m et intégrera l’équipe élargie du relais 4x4 féminin. Par contre sur 400m , ils seront 5 Belges en individuel. Kevin et Dylan Borlée ainsi que Alexander Doom le champion de Belgique chez les hommes. Objectif passer au moins un tour et se mettre en confiance pour les relais. Même but pour Camille Laus et Naomi Vandenbroeck (la plus rapide cette année). Une première de voir des filles belges au mondial sur cette distance en individuel. Ces deux-là devront emmener ensuite les " Cheetahs ".
Du 800 au 10.000, avec des chances de briller sur 1500
En demi-fond et courses de fond, la Belgique sera représentée par 4 athlètes. Sur 800 m, Eliot Crestan ne pourra pas revendiquer pas grand-chose. Blessé une bonne partie de la saison, il n’a couru qu’une fois (le 600m à Liège) avant ce mondial. Pas suffisant pour jouer un rôle. Il sera plus fort en août, lors de l’Euro. Vanessa Scaunet, elle, vient d’être repêchée et disputera son premier championnat du monde.
Sur 1500m, Ismael Debjani peut surprendre, tout comme Elise Vanderelst. Objectif minimum : une demi-finale. Les deux francophones, tous deux demi-finaliste aux JO, rêvent de briller. L’athlète du CABW n’a jamais passé le cap des séries dans un mondial mais il en est tout à fait capable. Ruben Verheyden, repêché, sera aussi sur la distance. Elise Vanderelst va elle découvrir, à 24 ans, un championnat du monde. Pas impossible que cela la surmotive.
Sur 10.000 m, Isaac Kimeli tentera un joli coup. Pourtant qualifié aussi sur 5.000m il a retenu la leçon des JO de Tokyo où il avait doublé….et échoué (18e sur 10.000 et éliminé en série du 5.000). Il tentera en finale de réaliser le meilleur résultat d’un Belge (une 14e place de Bouchiki en 2019) sur 10.000 au mondial.
Marathon, et si Abdi nous refaisait le coup ?
Sur marathon, toutes nos chances reposent sur Bashir Abdi. Le médaillé de bronze des derniers JO possède la 7e référence de tous les engagés. De quoi croire en un nouvel exploit et offrir au " Team Belgium " sa première médaille en marathon dans un championnat du monde (meilleur résultat actuel, la 6e place de Parmentier en 1983). Abdi sera accompagné de Thomas De Bock et Lahsene Bouchiki. Koen Naert se réservant pour le championnat d’Europe dont il est le tenant du titre. Chez les dames, une seule représentante Mieke Gorissen (28e aux JO).
Les haies d'honneur de Zagre
L’infatigable Anne Zagré disputera son 17e grand championnat (Europe-monde-JO), son 6e mondial outdoor sur les haies. Elle a toujours atteint (sauf en 2011) les demi-finales de l’épreuve. Il faudra courir largement sous les 13 secondes pour y parvenir. Chez les garçons, Michael Obasuyi blessé a déclaré forfait. Et sur 400 haies Paulien Couckuyt (1/2 aux JO) et surtout un explosif Julien Watrin (nouveau recordman de Belgique) peuvent viser les demis. Avant de se concentrer sur le relais. Autres obstacles, ceux du steeple, où Tim Vandevelde a été repêché. Au mondial, la Belgique n’avait plus eu de représentant dans cette discipline depuis 2009.
Les relais porteurs d’espoirs
Comme depuis 2008, les " Tornados " (champions du monde en salle cet hiver) vont encore nous faire vibrer. Un bilan sur plus d’une décennie à faire pâlir les grandes nations. Quatorze médailles internationales en 28 finales disputées. Sans Jonathan Borlée, Kevin et Dylan seront aidés par deux coureurs en pleine " bourre "… Julien Watrin et Alexander Doom (le champion de Belgique). Avec comme réservistes Jonathan Sacoor et Christian Iguacel. Objectif : répéter l’authentique exploit du dernier mondial, se glisser sur le podium (médaille de bronze à Doha 19). Les "Cheetahs", elles, chercheront une 8e finale depuis leur création. 5e à Doha il y a 3 ans, 7e aux Jeux l’été dernier, les filles de Carole Bam sont déterminées. Toujours privée de sa pote Cynthia Bolingo, Camille Laus emmènera la délégation avec Naomi Vandenbroeck (la plus rapide cette saison), Paulien Couckuyt (400 haies), Imke Vervaet (200m), Helena Ponette et Nina Hespel. Filles et garçons se réuniront également pour le 4x4 mixte qui se déroulera le premier jour (séries et finale).
Les concours et Big Ben
La meilleure chance dans les concours est symbolisée par notre perchiste Ben Broeders. Régulier à 5.80m (nouveau record à 5.85m), Ben est dorénavant présent dans les grands concours avec les meilleurs. Loin de Duplantis certes, mais il pourrait être à la bagarre en finale pour les places d’honneur. Qui sait si l’ambiance d’une finale mondiale ne lui feront pas atteindre de nouveaux sommets. On retiendra encore le premier mondial du Carolo Thomas Carmoy (saut hauteur) ou de Vanessa Sterckendries (lancer de marteau), le 4e du discobole Philip Milanov (médaille d’argent en 2015). Tous repêchés grâce au ranking mondial.
Qui et quand ?
Ces mondiaux vous pourrez les suivre en direct (et aussi en différé vu les 9h de décalage horaire) sur Tipik et Auvio du 15 au 24 juillet. Avec notamment des rediffusions en TV le matin des finales de la nuit. Avec nos envoyés spéciaux Vincent Langendries, Frédéric Xhonneux, David Bertrand et Cédric Hamiet. Voici les jours d'entrée en compétition (qualif ou 1er tour) des Belges :
- 15 juillet : Carmoy (Q hauteur), Sterckendries (Q marteau), Vandevelde (3 steeple), Vanderelst (1500m), 4x4 mixte (série et finale)
- 16 juillet : Watrin (400 haies), Debjani et Verheyden (1500m)
- 17 juillet : Abdi, De Bock, Bouchiki (marathon), Thiam et Vidts (heptathlon), K et D Borlée, Doom, Laus & Vandenbroeck (400m), Kimeli (finale 10.000m), Milanov (Q Disque)
- 18 juillet : Goorissen (marathon), Thiam & Vidts (fin heptathlon), Vervaet (200m)
- 19 juillet : Couckuyt (400 haies)
- 20 juillet : Crestan (800m)
- 22 juillet : Broeders (Q perche)
- 23 juillet : Zagre (100m haies), 4x4 Tornados (série), 4x4 Cheetahs (série)
- 24 juillet : finales des relais 4x4