Mondiaux en salle à Belgrade : Noor Vidts et le relais 4x400m pour faire gonfler le total belge de médailles

En l’absence du porte-étendard Nafi Thiam, c’est une autre spécialiste des épreuves combinées qui devrait tenir la tête d’affiche. Véritable révélation de la saison dernière Noor Vidts a changé de statut. De la surprise de l’Euro (2e derrière Thiam) à la confirmation éclatante à Tokyo (4e des JO), l’athlète de Vilvoorde se présente en Serbie avec le 2e total des partantes. Seule Katarina Johnson-Thompson (5000 points) à un jour fait mieux que les 4791 points de la protégée de Fernando Oliva. Si elle ne s’est pas encore alignée en penta cet hiver, elle a prouvé qu’elle était en forme, aux championnats de Belgique notamment.

Traditionnels pourvoyeurs de médailles (13 depuis 2008), les Belgian Tornados seront encore au rendez-vous. Avec quelles chances ? A part Julien Watrin, étincelant ces dernières semaines, et Alexander Doom, le niveau de forme des relayeurs est un point d’interrogation. Tout simplement parce que les cadres (Jonathan Sacoor, Kevin et Dylan Borlée) ont privilégié l’entraînement à la compétition. Une option qui n’est pas neuve et qui a déjà fonctionné par le passé. Prime à la fraîcheur et à l’expérience dans ce 4x4 qui prend parfois des allures de rodéo sur les anneaux serrés et relevés des salles. Il faudra d’abord se hisser en finale et là tout sera possible. Et pourquoi pas le meilleur comme à Doha (2e en 2010) et Birmingham (3e en 2018). Même sans Jonathan Borlée, forfait de dernière minute.

Au regard de la liste des engagés, on peut même ajouter Thomas Carmoy. Avec un bond à 2m27 cet hiver, le Carolo trône en 3e position des engagés d’un concours de saut en hauteur très ouvert derrière le Sud-Coréen Sanghyeok Woo (2m36). Avec une finale directe dimanche en fin de matinée, il faudra être bien réveillé et surtout éviter les accrocs sur les premières barres. Le champion d’Europe junior 2019 avait trouvé la bonne formule l’hiver dernier à Torun (3e de l’Euro). Peut-il refaire le coup ?

Julien Watrin, tout frais recordman de Belgique du 400m, arrive à Belgrade avec le moral gonflé à bloc. Débarrassé de ses soucis physiques, il affiche la forme de sa vie. Ses 46.15 le place au 8e rang des engagés. Le Top 6 synonyme de finale est à un dixième. De quoi espérer un exploit historique sur le double tour de piste. Toutes les pièces du puzzle devront évidemment s’imbriquer. Et l’éventuelle fatigue accumulée pèsera aussi dans les ambitions… du relais.

Autre recordman de Belgique, autre candidat potentiel à une finale : le Namurois Eliott Crestan sur 800m. 9e temps des engagés, il a la vitesse pour rivaliser. Il a aussi prouvé par le passé qu’il avait le culot et le finish pour tirer son épingle du jeu. L’expérience accumulée chez les jeunes (3e des mondiaux juniors) pourrait lui ouvrir les portes d’une finale planétaire avec laquelle il avait flirté à Tokyo (il lui avait manqué un dixième).

Toujours en demi-fond, on suivra Ismaël Debjani (1500m). Très régulier cet hiver, il débarque à ce mondial après une préparation pas loin d’être idéale. 9 coureurs ont été plus vite que lui sur la start-list. Avec des bonnes jambes, sans erreur de calcul et avec un petit coup de pouce de dame "chance" (tomber dans la série la rapide, par exemple), la finale ne sera pas loin.

Avec 14 sauteurs sur la ligne de départ, le top 8 est sur papier accessible pour le perchiste Ben Broeders. Le podium – surtout les deux premières places – paraît lui bien trop haut perché (Duplantis et Nielsen ont franchi 6m). Comme souvent dans les concours à barre, les essais pourraient se révéler déterminants pour un bon classement. Isaac Kimeli, vice-champion d’Europe à Torun, espère confirmer à l’échelon supérieur en s’immisçant en finale.

Atteindre la finale se conjugue au plus que parfait pour des Belgian Cheetahs, privées de Bolingo et Couckuyt. Y accéder pour une première expérience à ce niveau et dans ces conditions relèverait de l’exploit. Le Top 16 est lui déjà acquis vu le nombre d’équipes engagées (10).

Pour Aurèle Vandeputte (19e, 800m), Anne Zagré (20e, 60m haies), Michael Obasuyi, de retour de blessure, (21e, 60m haies), Camille Laus (22e, 400m), Michael Somers (29e, 3000m) ou Rani Rosius (31e, 60m), l’objectif sera de passer le cap des séries ou de se glisser dans le top 16. Et pour les plus jeunes d’emmagasiner de l’expérience.

Lors des Jeux mondiaux de 1985 et des 17 championnats du monde en salle qui ont suivi, la Belgique totalise 9 médailles. Les voici.

- Ronald Desruelles, médaillé de bronze sur 60m (6'68) en 1985 à Paris

- Regine Berg, médaillée d'argent sur 400m (53'81) en 1985 à Paris

- Mohammed Mourhit , médaillé d'argent sur 3000 m (7:38.94) en 2001 à Lisbonne
- Kim Gevaert, médaillée d'argent sur 60 m (7.12) en 2004 à Budapest
- Kim Gevaert, médaillée de bronze sur 60 m (7.11) en 2006 à Moscou
- Tia Hellebaut, médaillée d'or au pentathlon (4867 points) en 2008 à Valence
- Cédric Van Branteghem, Kevin Borlée, Antoine Gillet, Jonathan Borlée médaillés d'argent au relais 4x400 m (3:06.94) en 2010 à Doha
- Thomas Van der Plaetsen, médaillé bronze en heptathlon (6259 points) en 2014 à Sopot
- Dylan Borlée, Jonathan Borlée, Jonathan Sacoor, Kevin Borlée médaillés de bronze au relais 4x400 m (3:02.51) en 2018 à Birmingham