Hainaut

Mons : les dessous du clip de la chanson belge à l’Eurovision

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Par Charlotte Legrand

C’est dans la Cité du Doudou que Jérémie Makiese a tourné le clip de "Miss You". Un tournage éclair, en moins d’une journée, sur cinq lieux différents. Une première expérience pour le chanteur, ancien vainqueur de "The Voice". On y était, on vous raconte tout !

Il fait plein soleil, le jour du tournage. Tout bon pour la production, pensions-nous ! "Ah non, pas du tout, on espérait de la pluie", sourit Mehdi Semoulin. "Le soleil, ça complique toujours les tournages", nous explique un de ses assistants. L’équipe de Magicowl Production, n’en est pas à son premier clip. Avant d’être choisie par Jérémie Makiese, elle a déjà travaillé pour (entre autres) Henri PFR, Alice on The Roof, Marc Pinilla, Lubiana. Qu’est-il prévu cette fois-ci ? "Décliner en différents tableaux les facettes de Jérémie, ses passions", résume Mehdi. "Nous sommes allés au Théâtre de Mons, pour évoquer sa passion pour la musique. Mais il est aussi joueur de football professionnel. Donc nous voilà au stade Tondreau… "

Jérémie découvre les lieux, car en réalité il joue à Virton, en D2. "Je suis gardien de but", nous explique-t-il. Tout sourire, pas stressé pour un sou, il vit pourtant sa toute première expérience en matière de tournage de clip. "Je suis excité, pas stressé ! Je préfère me concentrer sur les bons moments. Je suis quelqu’un de… good vibe ! " Une quinzaine de personnes sont mobilisées, sur la pelouse du stade Tondreau. Eclairagistes, preneur de son, cameramen, maquilleuses, directeur artistique, danseurs… Dans un coin, un assistant de Mehdi teste la machine " à enfumer ", qui produira un nuage autour de Jérémie pendant la chorégraphie.

" Allez, on refait ! Arnaud, t’envoie la musique ? " La voici la voilà, pour la première fois dans nos oreilles, cette chanson censée nous qualifier pour la grande finale de l’Eurovision. Le titre, en anglais, reste dans la tête. L’équipe le fredonne, entre deux prises. Les managers, Arnaud et Samuel, sont optimistes. " Jérémie, il coche toutes les cases ", nous disent-ils en riant. " Il est né à Anvers, il travaille en Wallonie, il vit en région Bruxelloise. Jérémie a la double nationalité, belgo-congolaise. Il parle français, néerlandais couramment. Il chante, il danse… il sait tout faire ! " Encore une petite interview pour les réseaux sociaux, quelques photos et il est déjà l’heure de plier bagage. Direction la collégiale Sainte-Waudru, troisième "tableau". " C’est un tableau qui va représenter la foi qui anime Jérémie ", précise Mehdi. " Ca va être vraiment spectaculaire, dans un lieu comme celui-là ".

Ca déménage à l’église !!!
Ca déménage à l’église !!! © Charlotte Legrand

Trois quarts d’heure plus tard, " Ca tourne ! " A quelques mètres de l’autel, Jérémie et ses danseurs reprennent leur chorégraphie. Ils tourbillonnent dans un nuage de fumée. La silhouette des grandes orgues se devine, au loin. "Ca donne bien, n’est-ce pas ! " chuchote le doyen de la Collégiale, André Minet. Depuis le chœur de la collégiale, il observe discrètement les opérations. " Vous savez, ce n’est pas le premier tournage, loin de là ! La collégiale accueille régulièrement des concerts – pas que de musique classique- et c’est bien. Elle se doit d’être un lieu ouvert, un lieu de culte ET de culture ".

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Ressent-il de la fierté à voir son " lieu de travail " ainsi mis en valeur ? " Oui, quand même ! Et les Montois en ressentiront, je le pense, également, lorsqu’ils verront le résultat ". Des touristes de passage à la Collégiale, d’abord un peu surpris, s’asseyent et observent les opérations. Entre chaque prise, les danseurs font quelques pompes, ou rigolent avec Jérémie. L’ambiance est extrêmement détendue de leur côté. " C’est que du kif ! Et de l’émotion aussi ", nous dit Jérémie. " Me retrouver dans un lieu comme celui-ci, en train de tourner le clip de mon premier single, c’est juste énormément de plaisir " Du côté de la technique, la concentration est de mise, car l’équipe est soumise à des délais très serrés. " On tourne tout en un seul jour. On doit avoir tout en boîte ce soir minuit ", explique le réalisateur. " Et tout devra être monté d’ici la fin du mois. Pour être transmis le 1er mars ", complète le manager de Jérémie. " C’est chaud ! très chaud ". Et on y retourne, pour une dernière prise, " et cette fois Jérémie tu donnes tout ! "

 

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Dans l’équipe, beaucoup de gens de la région. C’est une des "marques de fabrique " de Magicowl Production. " Ca va devenir un running gag ! Mais oui ! J’essaye toujours de tourner à Mons, avec un maximum de gens de la région. On fait hyper attention au côté local. Pour le catering aussi, ou pour les décors. Ce soir, on va par exemple tourner avec une Lincoln de collection. La voiture appartient à un collectionneur qui vit à deux kilomètres d’ici… Quand on peut faire vivre des gens de la région, on le fait aussi. Et pour l’environnement, c’est une façon de limiter l’impact, également. Les tournages, c’est très énergivore". Lucide, il admet que c’est plus facile sur certains projets que d’autres. Pas de "greenwashing non plus". " Ce tournage, par exemple, met en scène une voiture, des grosses motos… Ce n’est pas le plus 'green' qu’on ait réalisé ".

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L’équipe finira dans un garage à Quaregnon, pour le dernier tableau. Avec de nouveaux costumes, un nouveau décor, des effets spéciaux. Ces fameuses scènes avec la Lincoln. La fatigue se fait sentir, mais l’enthousiasme ne faiblit pas chez le jeune chanteur. " J’espère vraiment vraiment que ma chanson va plaire. Je suis tellement heureux de représenter la Belgique. C’est vraiment quelqu’un de très naturel, et ce qui est touchant c’est qu’il n’a pas l’air de se rendre compte de ce qui lui arrive. Nous on voit vers où il va, mais lui il n’a pas l’air de s’en rendre compte et c’est ce qui est beau, en fait ", conclut Mehdi en souriant.

Psst ! Les plus attentifs d’entre-vous remarqueront qu’il n’y a plus de plans du stade Tondreau dans le clip de "Miss You". Cette séquence a en effet été "sucrée au montage", comme on dit dans le métier !

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