Les motivations
Revalorisation du travail, surcharge de travail, trop de réformes sans consultations, il y a plusieurs revendications du secteur. "Il y a la pénurie des enseignants", pointe Xavier Van Wynsberghe, professeur en technique d’usinage à l’Institut Saint-Luc. "Un de mes collègues, professeur de langues, s’est absenté en novembre. Il a fallu le temps de tout mettre en place mais on a trouvé un remplaçant il y a seulement un mois".
Autre problème, qui affecte directement l’apprentissage des élèves, la taille des classes, parfois trop grandes. "Le nombre d’élèves par classe est trop grand parce qu’il y a une pénurie d’enseignants. Donc on doit rassembler les élèves pour qu’ils aient un maximum de cours. Mais à un moment donné, on ne peut pas suivre correctement chaque élève. S’il y a trop d’élèves, un élève en difficulté n’ose peut-être pas le dire et le professeur ne peut pas forcément le détecter s’il y a d’autres élèves à gérer. Donc oui, il y a des élèves qui subissent les conséquences d’une classe trop grande. Si le professeur n’arrive pas à bien gérer une grande classe, c’est l’apprentissage qui prend directement un coup", assure le professeur.
Des réformes indigestes
Ce qui énerve aussi le secteur ce sont les diverses réformes de l’enseignement. "On est dans une course effrénée de réformes qui fait qu’on n’a pas le temps de se préparer. Ces réformes ont pour conséquence, dans beaucoup d’endroits, des pertes d’emploi", explique le permanent CSC-Enseignement Bernard Detimmerman. "Donc nous, on dit non aux réformes qui font perdre des emplois. Nous sommes dans une réforme systémique de l’enseignement avec un Pacte pour un enseignement d’excellence, c’est très bien. Mais on met en place une série de petits décrets. On est en train de constater que l’idéologie de départ est en train de devenir une surcharge de travail, ça modifie leurs conditions de travail. Cette mobilisation, c’est la suite du 10 février et c’est important de pouvoir exprimer son mécontentement".