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Montaigle, un domaine et des ruines remarquables en plein cœur de la Molignée

© Vincent Joséphy

Elles se dressent, fières et imposantes, surplombant avec grâce la vallée de la Molignée, à portée de draisine des tout aussi remarquables abbayes de Maredret et de Maredsous, en plein cœur du village verdoyant de Falaën (Onhaye). Surmontant un éperon rocheux escarpé d’où l’on peut apercevoir les serpentins qu’effectuent délicatement le Flavion et la Molignée avant de se rejoindre affectueusement un peu plus loin, les ruines du château médiéval de Montaigle valent assurément le détour. Pour leur côté historique, qui nous replonge au temps fantasmé du Moyen-Age. Pour la photogénie exceptionnelle de ce site parfaitement préservé et réaménagé et que couvent depuis peu deux exploitants débordant d’idées et d’énergie positive, Nancy Luyten et Laurent Hunaerts, un couple qui s’est rencontré en 2015 par le truchement de la musique et qui avait pour idée de s’investir professionnellement dans un projet commun.

Incendié sur ordre du Roi de France

© Vincent Joséphy

Pour situer un peu plus les origines de ce site remarquable, il faut se replonger un peu moins de dix siècles en arrière quand l’activité y était intense à un endroit déjà utilisé dès la Préhistoire puisque des fouilles, anciennes et récentes, ont permis de découvrir des outils en silex près d’une falaise rocheuse connue sous le nom de " Rocher de Montaigle ". " Comme elles sont visibles aujourd’hui, ces ruines ont une structure qui date du XIIe siècle, nous explique Laurent Hunaerts. Le château a été saccagé puis réaménagé à plusieurs reprises avant d’être détruit définitivement en 1554, quand il fut incendié sur ordre du Roi de France par le Duc de Bourgogne. Depuis 1554, il n’a plus jamais été refait. Au début du XVIIIe siècle, une dame a racheté le site et a fait construire le pavillon. S’ensuit la construction d’un ensemble de trois bâtisses que l’on voit encore aujourd’hui, à des fins personnelles, agricoles. Très vite lassée parce que les ruines étaient accessibles à tout le monde et qu’elles devenaient une carrière facile d’accès pour les gens, dont des pilleurs de site, la gente Dame a donc revendu le site vers 1865à la ville de Dinant, racheté ensuite par la famille Del Marmol, une famille bruxelloise qui en est propriétaire depuis 4 ou 5 générations. "

Faire rayonner davantage ce site d’exception

© Vincent Joséphy

Depuis quelques années, le but de l’ASBL chapeautée par Geoffroy del Marmol n’est nullement de reconstruire le château à l’identique mais de faire rayonner davantage encore ces ruines splendides, parfois trop peu connues en Wallonie mais aussi en Flandre ou dans le Nord de la France, en toute saison. Pour ce faire, il a fallu sécuriser le site, tout d’abord : entre 1990 et 1997, des travaux de gunitage (ndlr : injection de mortier pour solidifier les fondations) avaient été entrepris. Avec l’arrivée des nouveaux gestionnaires, d’énormes travaux ont été et vont encore être entrepris. " Deux projets sont en cours de développement pour parer aux lacunes du site, poursuit Laurent Hunaerts. Il y a très peu de parkings aux alentours et quand il y a du monde, il faudrait organiser des navettes au départ du parking de Molignée, soit de Maredsous. La famille del Marmol est propriétaire de terrains tout proches et une étude de parking avec un pont enjambant la Molignée est en cours d’analyse communale. Ensuite, on a pour deuxième projet une réfection totale de l’électricité du site qui pourrait nous permettre d’organiser des concerts, par exemple. A l’heure actuelle, on branche une guitare et tout le système est à plat. "

© Tous droits réservés

Grâce à ces réaménagements bien nécessaires, d’autres projets pourraient voir le jour comme des spectacles sons et lumières d’envergure, qui pourraient dynamiser le site et le rendre plus attractif, ou un éclairage nocturne offrant davantage encore de visibilité et de charme en soirée notamment durant l’hiver. A côté de cela, le site s’est enfin doté d’un système d’open-bar où l’on peut notamment déguster des bières locales : La Maredret, faite chez les sœurs de l’Abbaye toute proche et la Li Crochon, une bière de Onhaye. " A côté de cela, on propose un tas d’activités ludiques et éducatives pour les enfants qui s’y rendent en famille ou avec leur école, poursuit notre interlocuteur. On a mis sur pied une sorte chasse au trésor avec des indices décelables sur le site pour découvrir le trésor de Montaigle. De même, nous créons un potager médiéval avec des légumes tels qu’on les trouvait aux alentours des années 1500, cultivés le long du cours d’eau qui l’irrigue et que nous vendrons prochainement. On y retrouvera du panais, des navets, des carottes, des choux, du topinambour. "

Enfin, last but not least, l’ASBL proposera le week-end des 22 et 23 avril, juste avant les vacances de Pâques des francophones, un week-end médiéval visant à promouvoir le site en proposant diverses activités ludiques et festives comme des démonstrations de fauconnerie, du tir à l’arc, du lancement de hache, de la frappe de monnaie ainsi que des stands de nourriture et un grand repas festif, uniquement sur réservation. L’occasion idéale de se replonger quelques siècles en arrière dans un cadre enchanteur.

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