Le président du Monténégro, Milo Djukanovic, a convoqué les élections législatives anticipées pour le 11 juin dans ce petit pays des Balkans, membre de l’Otan, en proie à une crise politique depuis le scrutin précédent organisé en 2020.
"Le Monténégro est entièrement paralysé sur sa voie européenne et il est nécessaire de mettre fin au plus vite à cette crise politico-institutionnelle", a déclaré le chef de l’État pro-européen lors d’une conférence de presse. M. Djukanovic a dissous jeudi par un décret le Parlement de ce pays de 620.000 habitants qui négocie depuis 2012 son adhésion à l’Union européenne, à l’issue de l’expiration d’un délai de trois mois accordé par l’Assemblée nationale à un ancien diplomate, Miodrag Lekic, pour essayer de former un gouvernement.
La candidature de M. Lekic avait été soutenue par un groupe de partis menés par le Front démocratique, une formation prorusse. Le gouvernement en place, dirigé par Dritan Abazovic et qui gère les affaires courantes, a été renversé par une motion de censure en août dernier, quatre mois seulement après avoir été formé, suite aussi à un vote de confiance qui a renversé le cabinet formé après les législatives d’août 2020. À ces élections, une coalition soutenue par la puissante Église orthodoxe serbe, principale religion dans le pays, avait infligé une défaite historique au Parti démocratique des socialistes (DPS) de M. Djukanovic. Mais depuis ces législatives, aucun camp ne parvient à bâtir une majorité stable et le pays va de crise en crise.
Cette décision de M. Djukanovic intervient à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle de dimanche dans laquelle ce vétéran de la scène politique locale affrontera plusieurs candidats.