Tony Pana a 31 ans. Il se définit comme un apprenti aventurier. Ce vendredi 2 septembre, il partira en car, depuis Bruxelles, à destination de Donaueschingen, au cœur de la forêt noire, en Allemagne. C’est là que commencera son périple. Aux sources du Danube. Car son objectif, c’est de descendre le deuxième fleuve le plus long d’Europe en kayak. Un kayak gonflable qu’il a nommé Néarque, du nom du général des armées d’Alexandre Le Grand chargé des manœuvres maritimes. Car l’apprenti aventurier est un passionné d’histoire et particulièrement du Grand Alexandre. Son périple lui permettra entre autres de marcher dans les pas du héros grec.
Du cinéma à la réalité
Après ses études, Tony rêvait de cinéma. Scénariste et réalisateur, c’était son rêve. Une quête de 10 ans qui le pousse même à tenter l’aventure hollywoodienne de laquelle il reviendra bredouille. Il décide alors de devenir acteur. Acteur de ses propres aventures. En 2019, en plein hiver, il prend la route depuis chez lui, à Montigny-le-Tilleul, pour se rendre à Compostelle. 72 jours face à lui-même afin de faire le point et être sûr de ce qu’il veut faire : devenir aventurier. Le Covid s’en mêle et met un frein à ses projets. Mais dès le début 2022, il repart, toujours en hiver pour traverser la Corse. Le célèbre GR20, en été, ce n’est déjà pas une mince affaire. En hiver, seul, c’est une aventure supplémentaire. Et dans ce périple, l’apprenti aventurier se fait peur : "j’ai dû rebrousser chemin à deux reprises, parce que je n’avais pas le matériel adapté aux conditions hivernales. Il y a certains tronçons où je n’ai pas été à l’aise".
Voir à chaque fois un peu plus grand
Tony Pana n’est qu’un apprenti. C’est lui qui le dit. Apprenti aventurier. À ce titre, il veut y aller progressivement : "Je ne cherche pas la performance sportive. Mais à chaque fois je cherche un défi un peu plus long, un peu plus dur, qui demande une autre préparation. Ici, cela est, à mon niveau, une aventure d’un degré supplémentaire. 3000 kilomètres. 3 mois. En logeant principalement sous tente". Et puis, ces périples, Tony, demandeur d’emploi, doit les autofinancer : "lors de la présentation de mon livre sur mon périple à Compostelle, j’ai eu la chance de rencontrer un binchois qui m’a invité à passer quelques jours sur son bateau. Nous avons eu l’occasion d’échanger sur le sens de ces aventures et sur mes projets. À la fin de notre navigation, il m’a dit de regarder en dessous du matelas sur lequel j’avais dormi pendant nos quelques jours de navigation. Il y avait ce kayak. Il me l’a offert. Pour le reste, c’est de la bricole. J’économise. Pour ce nouveau périple, j’ai complété ce que j’avais déjà pour mes précédents voyages".
Dans les pas d’Alexandre le Grand, inspirateur de projets
Pourquoi cette descente du Danube ? Comment est née l’idée ? Tony Pana est passionné d’histoire et particulièrement d’Alexandre le Grand : "mes lectures sur ce conquérant m’ont permis de découvrir qu’avant de gagner le moyen orient et l’Inde, Alexandre le Grand a combattu jusqu’aux berges du Danube pour asseoir son pouvoir. Au gré de ma descente du Danube en kayak, je ferai halte pour aller voir les endroits célèbres pour avoir connu sa présence, comme à Bucarest, par exemple". Alexandre le Grand est réellement inspirateur des projets de Tony : "Mon rêve c’est de suivre son parcours, géographiquement, de pouvoir aller à pied jusqu’à Babylone, mais là, on est encore dans une autre dimension. Là, effectivement, il y aura des traversées du désert".
Un défi physique, une aventure personnelle, des rencontres
L’apprenti aventurier a déjà bien appris de ses périples passés : "cela va être une fenêtre hors du temps, hors de la société, hors des obligations. Une forme de solitude. On appréhende évidemment, cette solitude, mais elle est voulue, elle est organisée. En même temps, je ne vais pas traverser le désert ! Des rencontres, j’en ferai sûrement. Mais c’est aussi le but, d’être seul avec soi-même. C’est la meilleure manière de faire des rencontres parce qu’on aborde les gens avec la tête vide, toute à soi".
Les 300 premiers kilomètres de son périple, Tony les parcourra à pied car le Danube n’est pas encore navigable. C’est encore un ruisseau. Ensuite, il gonflera le kayak qu’il aura porté sur le dos pendant ce premier dixième de son parcours. "J’ai estimé à 40 kilomètres la distance à parcourir sur l’eau, chaque jour. Mais je ne suis pas un kayakiste confirmé. Je me suis entraîné, bien sûr. Mais ce n’est pas un défi sportif. Le but, c’est d’atteindre l’arrivée, la Mer Noire. Mais il y a des écluses et leur passage pourrait me ralentir. Toutefois, je DESCENDS le Danube, je bénéficierai du courant. Même s’il est faible. Particulièrement après cet été extrêmement sec. Et du delta du Danube, je n’emprunterai pas la branche nord qui passe en Ukraine".
Au rythme qu’il prévoit, Tony Pana devrait être de retour chez lui, à Montigny-le-Tilleul, au début du mois de décembre.
Et pour le suivre, il a une page Facebook, un compte Instagram et il s’essayera aussi sur TikTok !