La Grande Forme

Mort subite du nourrisson : faut-il surveiller bébé pendant sa sieste à la crèche ?

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La mort subite du nourrisson est le décès soudain et inattendu d’un bébé, alors que rien ne pouvait le prévoir. Le pic de mort subite se situe entre deux et six mois. Mais quels moyens de prévention peuvent être mis en place pour éviter ce genre d’incident, notamment dans les milieux d’accueil ? Éléments d’information avec Sylvie Anzalone, porte-parole de l’ONE.

La mort subite du nourrisson est le décès soudain et inattendu d’un bébé apparemment en bonne santé, alors que rien ne pouvait le laisser prévoir. Ces décès surviennent le plus souvent lorsque l’enfant dort. Le pic de mort subite se situe entre deux et six mois. Il est conseillé de poursuivre les mesures de prévention pendant toute la première année avec des gestes simples et quotidiens qui diminueront le risque de mort subite et protégeront en même temps le sommeil de votre enfant, explique Sylvie Anzalone, porte-parole de l’ONE.

Recommandations de base

  • Bébé a besoin d’un milieu sans fumée pendant la grossesse et après la naissance ;
  • Il faut le coucher sur le dos pour dormir ;
  • Une température de 18° à 20° ;
  • Un lit avec un matelas ferme et adapté à la taille du lit ;
  • Un espacement des barreaux inférieur à 6 cm (éviter les contusions avec un membre coincé) et pas d’oreiller ;
  • Un sac de couchage à la place d’une couverture ; pour éviter l’asphyxie ;
  • Aucun objet autour du cou de l’enfant (strangulation avec par ex une cordelette) et pas plus d’un doudou de petite taille.

Signes d’alerte

Sylvie Anzalone souligne que le but n’est pas de faire paniquer tout le monde mais il est important d’être attentif à certains signes. On recommande de consulter un médecin sans tarder si bébé présente à la maison :

  • Une température rectale supérieure à 38 °C ou inférieure à 36 °C ;
  • Un changement récent de son comportement : votre enfant est plus calme ou plus agité que d’habitude, il gémit durant le sommeil et lorsqu’il est éveillé ;
  • Il vomit ou refuse de s’alimenter ;
  • Il respire difficilement ;
  • Il transpire de façon abondante pendant son sommeil (ses vêtements sont mouillés de sueurs, ses lèvres ou ses mains deviennent bleues (alors qu’il ne semble pas avoir froid), il devient très pâle.

En milieu d’accueil, différents symptômes relayés par les parents le matin ou observés en cours d’accueil nécessitent une attention particulière et demandent un avis médical :

  • Une fatigue anormale ou un malaise lors de l’alimentation ;
  • Un spasme de sanglot ;
  • Un bruit respiratoire ;
  • Un ronflement pendant le sommeil (en dehors des rhumes) ;
  • Des épisodes de transpiration profuse pendant le sommeil ;
  • Une pâleur ou cyanose pendant le sommeil ;
  • Une difficulté de coordination respiration/déglutition ;
  • Une odeur corporelle malodorante.

Ces signes ne sont pas spécifiques mais constituent des facteurs de risque de malaise grave ou de mort subite pendant le sommeil, surtout si plusieurs signes sont observés. Certains facteurs de risque particuliers (prématurité ou dysmaturité importantes, antécédents de malaise grave, pathologies neuromusculaires, anomalies ORL) justifient une surveillance par moniteur cardiorespiratoire pour laquelle le médecin de l’enfant en prescrira le protocole d’utilisation. Une bonne collaboration entre le parent, le milieu d’accueil et le professionnel de santé est nécessaire pour assurer ce suivi médical, explique la porte-parole de l’ONE.

L’importance de la familiarisation en crèche

Comme notre intervenante le précise : "On préconise toujours de pouvoir faire une familiarisation en milieu d’accueil. En effet, l’entrée en milieu d’accueil représente pour l’enfant un changement d’environnement et marque la séparation avec son parent. Elle s’étale sur plusieurs semaines en présence du parent puis progressivement sans lui. Elle est fondamentale pour sa sécurité affective, nécessaire à son plein épanouissement, et contribue à la prévention du risque de mort subite.

Le risque de mort subite serait multiplié par 100 le premier jour d’accueil, et par 17 le premier mois d’accueil !

"À savoir que le risque de MSNI serait multiplié par 100 le premier jour d’accueil, et par 17 le premier mois d’accueil c’est la raison pour laquelle j’insiste sur ce point. Le milieu d’accueil peut également proposer aux parents qui souhaitent installer un matériel de surveillance, de consulter le médecin de l’enfant, lui seul pouvant prescrire l’utilisation de ce matériel. Le milieu d’accueil accepte la demande s’il y a une prescription médicale et un avis favorable du Conseiller pédiatre de l’ONE."

Mort subite du nourrisson : faut-il surveiller bébé pendant sa sieste à la crèche ?

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Que faire quand le parent souhaite faire dormir son enfant sur le ventre ?

Á nouveau, le dialogue sera indispensable. Il va falloir bien redonner aux parents les recommandations en matière de sommeil sécure. L’enfant doit être mis à plat sur le dos. Si leur demande persiste, mettre en balance l’âge de l’enfant, sa capacité ou non à se retourner, …

Une autre piste est de sensibiliser les parents en amont, lors des premières rencontres, au fait que l’objet qui accompagne l’enfant, lors de son sommeil, ne doit pas être trop grand. Au plus le parent se sentira écouté, comprendra la situation et aura une part active dans ce qui est mis en place, au plus cela contribuera à le rassurer et de considérer que l’accueil en collectivité n’est pas le même qu’à la maison. Les agents ONE sont disponibles aussi pour réfléchir avec le milieu d’accueil à la situation rencontrée.

"Une surveillance visuelle non intrusive de chacun des enfants plusieurs fois par heure dans la chambre reste prioritaire. Le babyphone et la vidéosurveillance sont des moyens complémentaires pour la surveillance mais ne la remplacent pas. La sécurité des enfants doit rester au centre des préoccupations", conclut Sylvie Anzalone, porte-parole de l’ONE.

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13h à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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